La flotte de la Transat AG2R LA MONDIALE se recale un peu dans l’ouest depuis hier après-midi, profitant des bascules de vent pour grappiller quelques degrés dans la bonne direction. De fait, c’est maintenant ou jamais puisqu’aujourd’hui, à la mi-journée le vent devrait progressivement tourner à droite et rendre quasiment impossible la progression en tribord amure à partir de demain. Pas le choix donc.
Exception faite d’Artemis (Sam Goodchild et Nick Cherry), qui se retrouve donc aujourd’hui le bateau le plus au sud, l’ensemble des Figaro Bénéteau de cette 11e Transat AG2R LA MONDIALE tente de gagner autant que possible dans l’ouest. On a ainsi vu, dès hier après-midi, le gros de la flotte empanner, Banque Populaire, Sepalumic, Gedimat en tête, pour se recaler doucement. Le but ?
D’une part, fuir la petite bulle sans vent qui se trouvait sur leur trajectoire et qui a d’ailleurs pas mal ralenti, cette nuit, le duo britannique qui affiche, ce matin, la vitesse moyenne la plus faible de la flotte sur les dernières 24 heures (4,3 nœuds).
D’autre part, profiter des bascules de vent pour gagner dans l’ouest ce qui deviendra quasiment impossible à partir de demain comme l’explique Charlie Dalin (Cercle Vert) : « Dans une trentaine d’heures, le vent va prendre de la droite de façon assez importante. La bascule ne sera pas franche, pour autant le tribord sera vite condamné ». Son de cloche identique chez Eric Péron : « les prévisions nous incitent à faire de l’ouest maintenant, et c’est le cas pour tout le monde, car après, ce sera compliqué ».
Toujours leader au classement, et désormais à moins de 2 000 milles de l’arrivée, ce dernier continue sa route sur la courbure de l’anticyclone et peut se satisfaire, d’être, avec Erwan Tabarly sur Nacarat, le plus rapide de la flotte sur les dernières 48 heures. Au pointage, c’est donc logiquement quelques milles d’engrangés, y compris sur Cercle Vert qui a choisi de prolonger davantage sa route en bâbord amure cette nuit. « Chacun essaye de trouver la trajectoire optimale. Ce n’est pas simple surtout que la situation est un peu décalée par rapport à ce qu’annoncent les fichiers. Il faut donc être réactif et faire les bons choix aux bons moments » détaille Chalie Dalin, qui doit, comme ses concurrents, continuer de composer avec un vent très instable. « On a un peu l’impression de naviguer sous le vent d’une côte tellement ça change en force en en direction en permanence ». C’est dire !