Histoire des tours du monde à la voile en équipage

  Tout commença en août 1720 à Cardington dans le Bedfordshire, le jour de la naissance de Samuel Whitbread... En 1736, 16 années plus tard Samuel Whitbread était devenu un jeune homme, il était en apprentissage comme brassier. Il fondra sa première brasserie six ans plus tard avec Thomas Shewell. En 1750, Samuel Whitbread déménage ses opérations de brassage des locaux dans Chiswell Street, sur la bordure orientale de la Géorgie Londonienne, créant ainsi la première brasserie destinée à la production de masse au Royaume-Uni. Ce nom de famille est rapidement devenu synonyme de l'industrie brassicole mené de front par ce Monsieur Whitbread. Peu à peu la société qu'il avait fondée et sa bière savoureuse entrerons dans la conscience nationale, jetant ainsi les bases d'un succès les plus durables de Grande-Bretagne... Jusqu'à la fin du XXe siècle, Whitbread fut l'un des principaux brasseurs anglais et introduit sur le marché britannique, en plus de ses propres produits, des marques comme Stella Artois ou Heineken.
 

COMMENT WHITBREAD est devenue un grand SPONSOR d'une course au large

 
Quand les marins des mers du globe se retrouvaient pour quelques pintes, la conversation tournait inévitablement à des histoires de passages effectués, les courses gagné et perdu des collègues. C'est suite à un tel rassemblement qu'en 1971, la discussion a tournée à mettre en scène une course ultime autour du monde, un voyage de près de 27.000 miles. Ce serait une course faite pour pousser l'endurance des équipages et des bateaux au dela de leurs limites... Le Pot au Noir, les icebergs, et les coups de vent soufflant sans discontinuer pendant des semaines, une course qui serait considéré comme le mont Everest de la course au large en équipage. Aucune autre compétition demanderais autant d'effort à l'homme et au matériel.  Aucun autre événement ne mettrait tant de monde face à un tel risque, pendant autant de temps et si loin de toute assistance ...
Beaucoup pensais que tenter une telle course était une folie.  À ce moment là dans les années 70, moins de dix yachts privés avaient contournés le cap Horn... Une telle course avais déjà existée auparavant, sur 9 bateaux seul un était revenu à bon port, tout les autres avaient subis des avaries trop importantes en élèctronique, matériel ou encore coulé par le fond... Afin de donner à cette course de la crédibilité et attirer des financements, un bailleur de fonds importants et de grande envergure a dû être trouvé.
A ce moment précis, le projet de course océanique auraient pu mourir, si la Royal Navy, n'avait pas franchis le pas, et avait vu dans cette course autour du monde, des moyens d'enseignement du travail en équipe, et du renforcerment  de la fierté dans ses rangs.
Les promoteurs du secteur privé avaient vu les risques d'un tel engagement, mais la Royal Navy  quand  à elle avait vu le bénifice de cette énorme investissement. La Royal Navy pris livraison de plusieurs Nicholson 55s. Une course mondiale semblait un bon moyen pour la Royal Navy de s'impliquer dans le monde de la course océanique. En avril 1972, tandis que les organisateurs ont continués à rechercher des sponsors privés, la Royal Naval Sailing Association a annoncé que, même si aucun assureur privé a été trouvé, l'association donnerais son appui pour la course l'année suivante. Le RNSA (Royal Naval Sailing Association) s'est avéré être le facteur décisif.  En peu de temps, des contacts ont été noués entre l'Association Royale de la Marine à voile et les sociétés géantes Whitbread PLC.
 
  Depuis1742, et au fil des siècles, la société avait grandi pour devenir une des plus respectés au monde pour les produits alimentaires, boissons et produits de loisirs, employant plus de 70.000 personnes en 1997. En plus de son excellente réputation, avec un revenu mondial dépassant 2,7 milliards de livres, Whitbread avait les moyens financiers de s'engager dans une telle course. Le RNSA et Whitbread fourniront donc aux organisateurs de la course les moyens financiers dont ils avaient besoin pour pousser l'événement au devant de la scène.  La Royal Naval Sailing Association avait prévu de mettre sa base navale de Portsmouth à disposition comme une zone de pré-mise en scène de course et de ligne de départ.  Cette base pouvait accueillir confortablement les grands bateaux et s'averais être le moins coûteux au cours de la période de pré-course.  En outre, le RNSA pourrait également fournir le réseau mondial de communications pour permettre aux coureurs de communiquer à partir des océans plus loin au PC course à Southampton.

Aucune autre marine dans le monde avait une histoire maritime de plus riche que la Royal Navy, elle avait si longtemps dominée les mers du monde, tout en soutenant l'empire colonial mondial de Grande-Bretagne. Whitbread PLC représentais quand à lui, l'histoire marchande britannique, qui remontais à des temps où le commerce britannique se déroulait autour du globe lui aussi.
Advert for the bottled Pale Ale in Whitbread’s upmarket 1933 campaign


1973, Le premier départ de la Whitbread enfin donné

À la mi-1973, la première Whitbread Round the World Race était prête à commencer. Le 8 Septembre, 18 bateaux, équipés de 167 voiles, acculés à la ligne de départ à Portsmouth Harbour. Avec le tir d'un pistolet de départ simple, l'écriture de la saga première Whitbread a commencé...
       
«C'était trop beau pour durer. Dans la soirée, un grain plus fort que les autres nous tombe dessus. Comme dans les cas précédents, le vent frappe tout de suite et sans transition, à sa force maximale, et cette fois-ci, c'est au moins 60 noeuds. Comme une toupie, le bateau part au lof et se retrouve vent de travers, le spi à contre, complètement couché sur l'eau. C'est ma première expérience de ce genre.» De la deuxième étape de la Whitbread 1973, celle de l'océan Indien, Eric Tabarly ne gardera guère de mauvais souvenirs, excepté cet incident non loin des îles Kerguelen. Le Français va en effet signer le meilleur temps entre Le Cap et Sydney, la victoire officielle, en temps compensé, revenant, tout comme la victoire finale, à Sayula, voilier de série armé par un milliardaire mexicain, Ramon Carlin. Large favori de la première édition de cette course autour du monde en équipage et avec escales, Tabarly en sera le héros malheureux. Sans conteste le meilleur voilier de la flotte, son Pen Duick VI, trop puissant pour un accastillage inadapté aux innovations architecturales voulues par le Breton, démâtera dans la première et la troisième étape. Mais la première Whitbread, c'est avant tout la découverte du grand Sud pour la quasi-totalité des bateaux partis de Plymouth le 8 septembre 1973.
 
Initiation parfois amère: trois marins seront emportés par des paquets de mer. Les autres reviendront marqués par les lames et les tempêtes des 40e rugissants. Malgré ces drames, la Whitbread ouvre réellement l'histoire moderne des courses autour du monde à la voile. Le cap Horn, délaissé depuis la fin de la grande marine à voile de commerce, redevient un mythe. Quant à Tabarly, dans la deuxième édition, en 1977, il sera disqualifié pour cause d'uranium dans la quille de Pen Duick VI. Jamais il ne réalisera son rêve: emmener un équipage dans une victoire autour du monde.
 
  Baptisée à l'origine Whitbread Round The World Race, la première édition de cette course se déroula en 1973 sur seulement 4 étapes, elle connut 7 éditions sous ce nom avant d'être rebaptisée Volvo Ocean Race en 2002 du nom du célèbre constructeur automobile devenu sponsor principal.

En 1989 le nombre d'étapes passa à 6.

En 1993 deux catégories sont distinguées, les « Maxi » (25,90 m) et « WOR60 », monocoques hi-tech de 60 pieds (18,28 m).
Par la suite seuls les 60 pieds « V60 » pourront concourir.
En 1993, le nombre d'étapes est fixé à 9. La course représente environ 120 jours de mer.

Pour 2005, la jauge autorise les « V70 », des monocoques de 70 pieds plus puissants que les «V60».
 


Les course de 1973 à nos jours ...

Édition 1973-1974
C'est un mexicain, Ramon Carlin, qui remporte le classement général en temps compensé sur Sayula II, un voilier de 65 pieds. Éric Tabarly, sur Pen Duick VI, remporte la deuxième étape, mais ayant démâté dans la première, et démâtant à nouveau dans la troisième, il ne peut figurer au classement général.
 
Édition 1977-1978
C'est un Hollandais, Cornelis van Rietschoten, qui l'emporte sur Flyer, un voilier de 65 pieds. Éric Tabarly, sur Pen Duick VI, est disqualifié à cause de sa quille en uranium appauvri, interdite sur la course.

Édition 1981-1982
Cornelis van Rietschoten l'emporte à nouveau avec un nouveau bateau : Flyer II (19,50m). Il remporte les 4 étapes en temps réel (premier à franchir la ligne). Il emporte donc le classement général en temps réel, mais aussi le classement général en temps compensé.
Édition 1985-1986
Un bateau français l'emporte en temps compensé : L'Esprit d'Équipe, skippé par Lionel Péan.

Roland Jourdain : « Naviguer avec la Bible »
Roland Jourdain a effectué le tour du monde en 1985-1986 sur Côte d'Or, tout comme Michel Desjoyeaux. « Sur le coup, quand tu fais le tour du monde avec la Bible, tu ne réalises pas... Embarquer à ses côtés à 20 ans, c'était impressionnant. Ce n'est pas dans le domaine de la régate pure où j'ai le plus appris, c'est plus une certaine façon de vivre la mer qui m'a frappé. Il exprimait le bonheur d'être au large. Il était bien comme on le racontait, à poste à son winch à chantonner du Piaf... Côté bateau, il ne mollissait jamais et n'hésitait pas à envoyer de la toile. Ce n'était pas un skipper autoritaire, mais il avait une autorité naturelle. Il était toujours le premier à effectuer une manoeuvre et son exemple entraînait l'équipage ».
 
 
 
Édition 1989-1990
Le néo-zélandais Peter Blake emporte les 6 étapes sur Steinlager 2, un Maxi de 84 pieds. À noter la présence d'un équipage entièrement féminin, skippé par Tracy Edwards, qui remporte sa catégorie.
 
Édition 1993-1994
Pour améliorer la compréhension de la compétition, les organisateurs décident d'imposer une jauge unique pour tous les voiliers. De la sorte, plus de temps compensé : le premier voilier qui franchit la ligne a gagné. Ce sont les W60 (W pour Whitbread), des monocoques de 60 pieds (environ 18 mètres), qui deviendront ensuite les V60 (V pour Volvo). Néanmoins, les propriétaires des Maxi (environ 25 mètres), qui ont besoin de rentabiliser leurs investissement réussissent à imposer l'inscription de leurs bateaux. La course se court donc en deux classes. Grant Dalton l'emporte en classe Maxi sur New Zealand Endeavour. Ross Field l'emporte en classe W60 sur Toyota. L'écart très faible entre les deux classes de bateaux, malgré la différence de taille, justifie a posteriori les critères de la jauge W60.
   
 
Édition 1997-1998
Cette fois, seuls les W60 (devenus V60) sont autorisés à courir. La course se court en 9 étapes, et le classement se fait en points attribués à chaque étape en non plus en temps de course. C'est l'américain Paul Cayard qui l'emporte sur le bateau suédois EF Language, malgré un équipage (et le skipper lui-même) peu expérimenté en course au large.

Édition 2001-2002
La course s'est déroulée sur 31 600 milles nautiques, départ le 23 septembre 2001. Volvo, devenu principal sponsor depuis le retrait de Whitbread, propose 3 étapes en fin de course à La Rochelle (France), Göteborg (Suède) et Kiel (Allemagne), qui correspondent aux 3 marchés principaux des véhicules Volvo.
Vainqueur : le bateau allemand Illbruck Challenge, barré par l'Américain John Kostecki. Second : le bateau suédois Assa Abloy, barré par le Britannique Neal McDonald.
 
Volvo Ocean Race 2001-2002 Photographer Jens Fischer
 
 
 
Édition 2005-2006
La course s'est déroulée sur 31 600 milles nautiques, le départ a été donné le 12 novembre 2005 de Vigo (Espagne).
9 étapes ont été parcourues :
  • Vigo - Le Cap, (Afrique du Sud)
  • Le Cap - Melbourne, (Australie)
  • Melbourne - Wellington, (Nouvelle-Zélande)
  • Wellington - Rio de Janeiro (Brésil)
  • Rio de Janeiro - Baltimore
  • Baltimore - New York (États-Unis)
  • New York - Portsmouth (Grande-Bretagne)
  • Portsmouth - Rotterdam (Pays-Bas)
  • Rotterdam - Göteborg (Suède)
 

        Classement final 2005-2006
Position
Bateau
Pays
Architecte
Constructeur
Skipper
Points
1
ABN AMRO ONE
Pays-Bas Pays-Bas
Juan Kouyoumdjian
Killian Bushe
Mike Sanderson
96.0
2
Pirates of the Caribbean
États-Unis États-Unis
Bruce Farr
Green Marine
Paul Cayard
73.0
3
Brasil 1
Brésil Brésil
Bruce Farr
ML Boatworks
Torben Grael
67.0
4
ABN AMRO TWO
Pays-Bas Pays-Bas
Juan Kouyoumdjian
Killian Bushe
Sebastien Josse
58.5
5
Ericsson Racing Team
Suède Suède
Bruce Farr
Green Marine
Neal MacDonald
55.0
6
Movistar
Espagne Espagne
Bruce Farr
Boatspeed
Bouwe Bekking
48.0
7
Brunel
Australie Australie
Don Jones
Hart Marine
Grant Wharington
15.5
 
  Il est à noter que cette édition a été marquée par de nombreux évènements en fin de course, du fait d'une météo très difficile.

Le 18 mai 2006, pendant l'étape 7, Hans Horrevoets, du bateau ABN Amro Two, tombe à la mer. Il est récupéré par l'équipage mais ceux-ci ne parviennent pas à le ranimer.

Le 20 mai 2006, l'équipage de Movistar abandonne son bateau et monte à bord d'ABN Amro Two.

 
 
Edition 2008-2009

La 10e édition de la course est la plus longue (37 000 milles) depuis la création de l'épreuve en 1973.Elle a été disputée en 17 manches dont 7 régates côtières et 10 étapes. Elle a débuté à Alicante (Espagne), le 4 octobre 2008, par une régate côtière. Le véritable départ de la course a été donné le 11 octobre 2008.

Cliquez sur l'image
 
 
Nom Départ Date Arrivée Milles nautiques Vainqueur
IP Race Alicante, Espagne 04 octobre 08 - - Telefonica Blue
Étape 1 Alicante, Espagne 11 octobre 08 Le Cap, Afrique du Sud 6,500 Ericsson 4, 21 jours 17' 54"
Étape 2 Le Cap, Afrique du Sud 15 novembre 08 Kochi, Inde 4,450 Ericsson 4, 14 jours 11 h 32' 30"
Étape 3 Kochi, Inde 13 décembre 08 Singapour 1,950 Telefonica Blue, 9 jours 4 h 51' 22"
IP Race Singapour 10 janvier 09 - - Ericsson 4
Étape 4 Singapour 18 janvier 09 Qingdao, Chine 2,500 Telefonica Blue, 11 jours 2 h 0' 25"
IP Race Qingdao, Chine 7 février 09 - - Ericsson 4
Étape 5 Qingdao, Chine 14 février 09 Rio de Janeiro, Brésil 12,300 Ericsson 3, 40 jours 5 h 37' 57"
IP Race Rio de Janeiro, Brésil 04 avril 09 - - Telefonica Blue
Étape 6 Rio de Janeiro, Brésil 11 avril 09 Boston, États-Unis 4,900 Ericsson 4, 15 jours 3 h 5'
IP Race Boston, États-Unis 9 mai 09 - - Telefonica Blue
Étape 7 Boston, États-Unis 16 mai 09 Galway, Irlande 2,550 Ericsson 4, 7 jours 7 h 33'
IP Race Galway, Irlande 30 mai 09 - - Puma
Étape 8 Galway, Irlande 6 juin 09 Göteborg /Marstrand, Suède 950 Ericsson 4, 4 jours 12 h 57'
Étape 9 Göteborg /Marstrand, Suède 14 juin 09 Stockholm, Suède 525 Puma, 1 jour 9 h 43' 10"
IP Race Stockholm, Suède 21 juin 09 - - Telefonica Blue
Étape 10 Stockholm, Suède 25 juin 09 Saint-Pétersbourg, Russie 400 Telefonica Black 1 jour 12h 41' 25"
 
 

 
Palmarès de la Volvo Ocean Race / Whitbread Round the World Race de 1974 à 2009

Édition
Vainqueur
Concurrents au départ
Départ
Arrivée
Nb d'étapes
2008-2009
Flag of Sweden.svg Ericsson 4
8
Alicante, Espagne
Saint-Pétersbourg, Russie
10
2005-2006
Flag of the Netherlands.svg ABN AMRO One
7
Vigo, Espagne
Göteborg, Suède
9
2001-2002
Allemagne Illbruck Challenge
8
Southampton, Angleterre
Kiel, Allemagne
10
1997-1998
Flag of Sweden.svg EF Language
10
Southampton, Angleterre
Southampton, Angleterre
9
1993-1994
Flag of New Zealand.svg NZ Endeavour
14
Southampton, Angleterre
Southampton, Angleterre
6
1989-1990
Flag of New Zealand.svg Steinlager 2
 
Southampton, Angleterre
Southampton, Angleterre
6
1985-1986
France L'Esprit d'Equipe
15
Southampton, Angleterre
Portsmouth, Angleterre
4
1981-1982
Flag of the Netherlands.svg Flyer
29
Southampton, Angleterre
Portsmouth, Angleterre
4
1977-1978
Flag of the Netherlands.svg Flyer
15
Southampton, Angleterre
Southampton, Angleterre
4
1973-1974
Flag of Mexico.svg Sayula II
17
Portsmouth, Angleterre
Portsmouth, Angleterre
4
 

Résultat de la Volvo Ocean Race 2011-2012
Points Bateau Équipe Skipper Points
1 Drapeau de la France Groupama 4 Groupama Sailing Team Drapeau de la France Franck Cammas 253
2 Drapeau de Nouvelle-Zélande Camper Lifelovers CAMPER, Emirates Team New Zealand Drapeau de l'Australie Chris Nicholson 231
3 Drapeau des États-Unis Mar Mostro PUMA Ocean Racing Drapeau des États-Unis Ken Read 226
4 Drapeau de l'Espagne Telefónica Team Telefónica Drapeau de l'Espagne Iker Martínez 213
5 Drapeau : Émirats arabes unis Azzam Abu Dhabi Ocean Racing Drapeau du Royaume-Uni Ian Walker 131
6 Drapeau de la République populaire de Chine Sanya Lan Team Sanya Drapeau de Nouvelle-Zélande Mike Sanderson 51
 


 
 
 



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