Article complet skipinyousea.com , passage d'Axel Capron de Sports.fr
En cinq éditions, le Vendée Globe est devenu la course préférée du public français, qui a appris à se passionner pour la véritable aventure tant intérieure que sportive vécue par les solitaires ayant osé se frotter à ce tour du monde sans escale ni assistance. De la victoire initiatique de Titouan Lamazou il y a 20 ans au succès en 2009 de Michel Desjoyaux, la course a été émaillée de nombreux moments forts, entre joies et grandes peines.
 

1989-90: LAMAZOU OUVRE LE BAL

Il sont treize à prendre le départ du premier Vendée Globe le 26 novembre 1989, treize hommes décidés à vivre une aventure initiatique, parmi lesquels Philippe Jeantot, créateur de l'épreuve et pionnier du tour du monde, lui qui a déjà à son actif deux Boc Challenge, mais aussi Loïck Peyron, Philippe Poupon, Alain Gautier, Jean-Luc Van den Heede et... Titouan Lamazou. 109 jours, 8 heures et 40 minutes plus tard, ce dernier s'impose sur Ecureuil d'Aquitaine avec 17 heures d'avance sur Loïck Peyron et un peu plus de deux jours et demi sur Jean-Luc Van den Heede.
 
 
Le 26 novembre 1989, 13 marins prendront le départ de la nouvelle course autour du monde : "le Vendée Globe Challenge" aux Sables D'Olonne. Présentation de la course par Sophie DAVANT et Didier REGNIER embarqués sur le voilier de Philippe JEANTOT.Philippe JEANTOT (à la barre) créateur du Vendée Globe Challenge explique les enjeux de cette course. Puis il présente le "Crédit Agricole" : le cocpit, coin cuisine et couchette.A bord du voilier "36 15 Met", Jean Luc VAN DEN HEEDE, parle de la simplicité de son bateau.A bord du voilier "Lada Poch" de Loick PEYRON, le skipper présente ce que va être sa vie à bord pendant 4 mois. le conditionnement de sa nourriture, les petits cadeaux qui vont marquer cette traversée des océans.
Loïck Peyron, spécialiste du multicoque, effectue une course remarquable et reste menaçant jusque lors de la remontée de l'Atlantique à bord de son Lada Poch, il boucle son tour du monde avec à la clé le sauvetage de Philippe Poupon sur Fleury Michon X, dans les quarantièmes rugissants. (Photo L'Equipe)
   
Jean-Luc Van den Heede surprend tout le monde en prenant la troisième place. A bord d'un monocoque spartiate et rudimentaire, 36.15 MET, ce professeur de math force l'admiration de tous en avalant les miles à une vitesse supersonique notamment dans les soixantièmes rugissants. (Photo L'Equipe)

Arrivé bon dernier plus de 50 jours derrière Lamazou, Jean-François Coste, dit «Costo», est accueilli triomphalement sur les pontons de Port-Olona. L'un des temps forts de cette première édition sera le sauvetage au large de Bonne-Espérance de Philippe Poupon par Loïck Peyron, ce dernier s'y reprenant à plusieurs fois pour redresser le Fleury-Michon couché de «Philou». La légende du Vendée est en marche...
 
Le classement de la 1ère édition
1. Titouan Lamazou (Ecureuil d'Aquitaine) 109j8h48'50"
2. Loïck Peyron (Lada Poch) 110j01h18'06"
3. Jean-Luc Van den Heede (36.15 MET) 112j01h14'00"
4. Philippe Jeantot (Crédit Agricole IV) 113j23h47'47"
5. Pierre Follenfant (TBS-Charente Maritime) 114j21h09'06"
6. Alain Gautier (Generali Concorde) 132j13h01'48"
7. Jean-François Coste (Cacharel) 163j01h19'20"
Abandons: Jean-Yves Terlain, Philippe Poupon, Bertie Reed, Guy Bernardin.
Non-classés: Patrice Carpentier, Mike Plant.

 
1992-93: LE VENDEE ENDEUILLE

Pour cette deuxième édition, ils sont quatorze à s'élancer, les organisateurs ayant dû repousser autant de candidats à l'aventure par mesure de sécurité. Cela n'empêchera pas le tour du monde en solo d'être frappé de plein fouet par la disparition peu après le départ de Nigel Burgess. Une véritable tempête s'abat sur la flotte dès le Golfe de Gascogne, contraignant notamment Loïck Peyron à jeter l'éponge d'entrée. Alain Gautier s'impose en 110 jours 2 heures et 22 minutes au terme d'une belle lutte avec Philippe Poupon, ce dernier démâtant peu avant l'arrivée pour finir troisième. Une des images marquantes de ce deuxième Vendée sera la spectaculaire opération chirurgicale à laquelle se livrera Bertrand de Broc sous les conseils du Dr Chauve, le skipper de Groupe LG se recousant la langue pour éviter l'infection.
 

VENDEE GLOBE 1992  image www.ina.fr

19/20 - 26/11/1992
En quatre jours de course, deux marins ont disparu en mer, d'autres ont dû rejoindre les Sables d'Olonne : Images siglées Communicore + Marine Nationale : recherches de Mike Plant- Photo Nigel BURGESS- JL VAN DEN HEED de nuit, remettant voilier en état- P.POUPON - Réaction JL VAN DEN HEED à la disparition de N. BURGESS- Illustration : PARLIER devant son ordinateur de bord- Le voilier de JL VAN DEN HEED quittant les Sables d'Olonne après réparation.
   
Le classement de la 2éme édition
1. Alain Gautier (Bagages Superior) 110j02h22'35"
2. Jean-Luc Van den Heede (Groupe Sofap-Helvim) 116j15h01'11"
3. Philippe Poupon (Fleury-Michon X) 117j03h34'24"
4. Yves Parlier (Cacolac d'Aquitaine) 125j02h42'24"
5. Nandor Fa (K&H Banque Matav) 128j16h05'04"
6. José de Ugarte (Euskadi Europ 93 BBK) 134j05h04'00")
7. Jean-Yves Hasselin (PRB/Solo Nantes) 153j05h14'00"
Abandons: Vittorio Malingri, Bertrand de Broc, Peyron, Thierry Arnaud, Allan Wynne-Thomas.
Disparition: Nigel Burgess.
 
 
1996-97: NAUFRAGES EN SERIE

Photo ©Histoire des Halfs    Vendée Globe 96 Les Sables -  pontons PRB, Crédit Immobilier de France, Votre Nom Autour Du Monde, Exide Challenger
 
 
Cette troisième édition aura sans doute été la plus mouvementée avec de nombreux sauvetages en mer parmi les 16 marins partis le 3 novembre 1996 et malheureusement la disparition au large du Chili du Canadien Gerry Roufs. Premier à être secouru dans des conditions extrêmes, Raphaël Dinelli doit la vie sauve au Britannique Pete Goss alors que son bateau sombre. C'est ensuite aux tours de Thierry Dubois et de Tony Bullimore d'être hélitreuillés par la marine australienne.

Ces chavirages en série pousseront les organisateurs à considérablement renforcer les conditions de sécurité et d'accessibilité pour les éditions futures. Christophe Auguin s'impose largement devant Marc Thiercelin et Hervé Laurent, avec un nouveau record de l'épreuve à la clé (105 jours 20 heures et 31 minutes). Le skipper de Granville signe en outre un inédit doublé Boc Challenge (tour du monde avec escales)-Vendée Globe.

Catherine Chabaud est la première femme à boucler l'épreuve (elles étaient deux au départ, mais Isabelle Autissier n'a pas été classée), tandis que l'infortuné Bertrand de Broc est contraint à l'abandon dans le Golfe de Gascogne à la veille de son arrivée aux Sables !
 
Le classement de la 3éme édition
1. Christophe Auguin (Geodis) 105j20h31'
2. Marc Thiercelin (Crédit Immobilier de France) 113j8h26'
3. Hervé Laurent (Groupe LG-Traitmat) 114j16h43'
4. Eric Dumont (Café Legal-Le Goût) 116j16h43'
5. Pete Goss (Aqua Quorum) 126j21h25'
6. Christophe Chabaud (Whirlpool-Europe 2) 140j04h38'
Abandons: Patrick de Radiguès, Bertrand de Broc, Tony Bullimore, Raphaël Dinelli, Thierry Dubois, Nandor Fa, Didier Mundutéguy.
Non-classés: Isabelle Autissier, Yves Parlier.
Disparition: Roufs.



2000-01: DESJOYAUX, MAC ARTHUR, JOURDAIN

 
93 jours, 3 heures et 57 minutes pour boucler le tour du monde sans escale en solitaire, il faudra attendre deux ans et un marin d'exception (Francis Joyon) sur un grand trimaran de 27 mètres (IDEC) pour faire mieux (72 jours 22 heures et 52 minutes) que le temps réalisé lors de la quatrième édition par Michel Desjoyeaux sur PRB.

Pour un coup d'essai, le Finistérien signe un coup de maître, s'imposant grâce à une course parfaitement maîtrisée avec une journée d'avance sur la jeune Anglaise Ellen MacArthur qui conquiert à l'occasion le coeur du public français. Roland boucle le podium en prenant la 3éme place malgré son avarie de rail de grand voile qu'il aura réparé aprés le passage du Cap Horn.

Cette quatrième édition, dont le départ fut retardé de quatre jours par mesure de sécurité, sera celle de tous les records avec 24 participants, 15 classés, et un déferlement populaire sans précédent sur les Sables d'Olonne. Yves Parlier, longtemps en tête, réussit à rentrer par ses propres moyens après avoir démâté au large de la Nouvelle-Zélande (il termine 13e), justifiant plus que jamais son surnom d'extraterrestre.
 
Le podium 2001 (© Jean-Marie Liot/DPPI/Vendée Globe)
 

ROLAND JOURDAIN CASSE SON RAIL DE GRAND VOILE DANS LE GRAND SUD
A bord de «Sill», Roland fait une course remarquable, il est quasiment en tête à la lutte avec Michel Desjoyeaux. Il a un meilleur bateau, il fonce dans l'océan Indien, se régale des mers du Sud, Bilou est parfaitement dans son élément. Le 16 Décembre, il navigue avec un ris dans la GV lorsqu’un morceau de rail s'arrache de son mat! Affalage en catastrophe, constat immédiat: Bilou ne peut pas réparer à cause de la houle... Il se tait, n'en parle qu’à son équipe technique et continue sa course, handicapé.
 
                          
Vendée Globe 2000-01 Roland Jourdain Sill-Matine-La Potagère
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Bilou se fait du mourron
"J'ai traversé l'Indien et le Pacifique aux deux ris dans la grand-voile, et seulement le genaker ou la trinquette", annonce la 5 janvier 2001 Roland Jourdain, lavoix lasse et fatiguée. Rattrapé par Ellen Mac Arthur et laché par Michel desjoyaux, il doit annoncer une importante avarie de grand-voile après l'avoir longtemps cachée pour ne pas donner aux autres un supplément de force morale. Le rail de grand-voile arraché, Bilou ne peut plus, depuis le 16 décembre, établir la totalité de la toile quand les vent sont modérés, ni utiliser son solent, une voile d'avant intermédiaire. Mais Sill-Matines-La Potagère se trouvait dans le bon wagon météorologique, il a pu faire illusion. Jusqu'à ce qu'un mousqueton de drisse de genaker se casse et envoie le skipper rammaser la voile qui se baigne sous le bateau, puis l'oblige à grimper en haut du mât pour récupérer la fameuse drisse. C'en est trop : il dévoile son infortune. Aprés avoir songé à se mettre au mouillage dans une crique de l'île Macquarie, au sud-ouest de la Nouvelle-Zélande, pour réparer, il préfère remettre l'opération à l'abri du continent sud-américain, juste après le cap Horn : "Je devrai monter dans le mât pour couper le rail tordu à la scie et le remplacer par un morceau enlevé du bas... Ca devrait se faire en trois ou quatre heures." L'atlantique déroulera son beau tapis bleu devant l'étrave du beau voilier rouge, particulièrement à l'aise dans les allures de vents contraires. Il serait dommage que Bilou, dont le talent et la bonne humeur ont éclairé ce quatrième Vendée Globe, ne participe pas à la lutte finale.

extrait du livre "Le Vendée Globe : Toute la toile autour du monde" Michel Deshors


Abandons:
Fedor Konyukhov, Javier Sanso, Richard Tolkien,
Eric Dumont, Bernard Stamm, Patrick De Radiguès.
Non-Classés: Catherine Chabaud, Thierry Dubois, Raphaël Dinelli.
        Le classement de la 4éme édition

1. Michel Desjoyeaux (PRB) 93j3h57'32"
2. Ellen MacArthur (Kingfisher) 94j4h25'40"
3. Roland Jourdain (Sill Matines La potagère) 96j1h2'33"
4. Marc Thiercelin (Active Wear) 102j20h37'49"
5. Dominique Wavre (Union bancaire Privée) 105j2h45'12"
6. Thomas Coville (Sodebo) 106j7h24'
7. Mike Golding (Team Group 4) 110j16h22'
8. Bertrand Gallay (Voilà.fr) 111j16h7'11"
9. Josh Hall (Gartmore) 111j19h48'2"
10. Joé Seeten (Nord-Pas-de-Calais/Chocolats du Monde) 115j16h46'50"
11. Patrice Carpentier (VM Matériaux) 116j00h32'48"
12. Simone Bianchetti (Aquarelle.com) 121j1h28'
13. Yves Parlier (Aquitaine Innovations) 126j23h36'
14. Didier Munduteguy (DDP/60è Sud) : 135j15h17'55")
15. Pasquale De Gregorio (Wind Telecommunicazioni) 158j2h37'25"



2004-05: LE DOUBLE POUR PRB, BILOU SANS QUILLE
LE VENDEE GLOBE RACHETE PAR LE CONSEIL GENERAL DE VENDEE 19/20. Edition nationale - 23/02/2004
Le Vendée Globe, la course à la voile et en solitaire la plus prestigieuse, sera désormais organisée par le conseil général de Vendée, à la suite des ennuis judiciaires de son créateur Philippe JEANTOT qui va faire appel de la décision du tribunal de commerce de La Roche sur Yon. Extrait d'une interview de Philippe JEANTOT qui se dit abandonné et trahi. Extrait d'une conférence de presse de Philippe DE VILLIERS, président du Conseil général de Vendée. Les candidats à la reprise de la course ne manquent pas. Vendredi matin, sitôt connus les déboires de Philippe Jeantot, Philippe de Villiers, président du conseil général de Vendée, faisait savoir que la cinquième édition partira bien des Sables-d'Olonne «comme prévu en novembre 2004. Si le Vendée Globe venait à être vendu par le tribunal de commerce, les collectivités, notamment le conseil général, se porteraient acquéreurs». Et Villiers de souligner que «Philippe Jeantot et le Vendée Globe ont beaucoup apporté à la Vendée». Il ne sera pas démenti, la course représentant pour le département une fort jolie vitrine et pour Les Sables-d'Olonne une corne d'abondance. Il est en effet peu probable qu'elle parte avec son petit baluchon pour Brest ou Granville. Imagine-t-on un Bretagne Challenge ou un Normandie Globe ?

Au terme d'un final à suspense, mettant aux prises tout au long de la remontée de l'Atlantique Jean Le Cam, passé le premier au Cap Horn, Vincent Riou et Mike Golding, c'est le plus jeune des trois (33 ans) qui l'emporte aux Sables-d'Olonne, Vincent Riou offrant à PRB un doublé quatre ans après le succès de Michel Desjoyeaux, dont il a été l'un des protégés au sein de l'écurie de course Mer Agitée, et un nouveau record de l'épreuve. Jean Le Cam ne termine que 6h30 derrière le skipper bigouden, tandis que Mike Golding, qui aura redoublé de malchance lors de cette remontée, finit, sans quille, sur la troisième marche du podium. Une nouvelle fois, Roland Jourdain est victime d'une avarie alors qu'il faisait partie du bon wagon, tandis que Sébastien Josse se fait une énorme frayeur en percutant, sans autre conséquence que la perte de son bout-dehors, un growler, et que Jean-Pierre Dick doit à plusieurs reprises sortir la boîte à outils. Au total, ils sont cinq à passer sous le précédent record de Michel Desjoyeaux, preuve de la professionnalisation croissante de la classe Imoca. La résonnance médiatique de cette cinquième édition est telle que nombreux sont les marins prestigieux, au lendemain de l'arrivée des premiers, à annoncer leur intention de prendre le départ du prochain Vendée Globe. Dont le tenant Vincent Riou, une grande première...
 
  
ROLAND JOURDAIN ( Sill et Véolia ) a été contraint, le vendredi 17 décembre 2004, à l'abandon dans la cinquième édition du Vendée Globe à la suite d'une avarie de quille. Il pointait, la veille, en troisième position à 120 milles (220 km) du leader, Vincent Riou ( PRB ), et à 77 milles (145 km) de son dauphin, Jean Le Cam ( Bonduelle ). « J'ai compris, c'est bâché, je n'ai pas moyen de continuer, a confié « Bilou » à son équipe technique. Le plus dur c'est de pousser la barre et de mettre le cap au Nord. Et j'ai pas envie de la pousser, cette barre. » Il touchera terre en Tasmanie, en Australie ou en Nouvelle-Zélande, distante de 1 800 milles (3 300 km) au moment de son abandon.

Vous trouverez les premières photos de Sill et Veolia, mon déclic face à ce fabuleux navire rouge fambloyant,que j'ai appris à connaître tout au long de ce tour du monde 2004. Les vacations incontournables chaque jour, bien assis au chaud dans nos siéges de bureau... Ma première grande tristesse suite à son abandon.

Les malheurs font partie des souvenirs... en bonus l'arrivée de Jean-Pierre Dick 6ème du Vendée Globe 2004 qui méritais lui aussi tout les honneurs.
 
 
Le classement de la 5éme édition

1. Vincent Riou (PRB) 87j10h47'55"
2. Jean Le Cam (Bonduelle) 87j17h20'08"
3. Mike Golding (Ecover) 88j15h15'13"
4. Dominique Wavre (Temenos) 92j17h13'20"
5. Sébastien Josse (VMI) 93j0h02'10"
6. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) 98j3h'49'38"
7. Conrad Humphreys (Hellomoto) 104j14h32'24"
8. Joé Seeten (Arcelor Dunkerque), 104j23h02'45"
9. Bruce Schwab (Ocean Planet), 109j19h58'57"
10. Benoît Parnaudeau (Max Havelaar/Best Western), 116j1h06'54"
11. Anne Liardet (Roxy) 119j5h28'40"
12. Raphaël Dinelli (Akena Vérandas), 125j4h07'14"
13. Karen Leibovici (Benefic) 126j8h02'20"



Abandons: Hervé Laurent, Alex Thomson, Norbert Sedlacek, Patrice Carpentier, Marc Thiercelin, Roland Jourdain, Nick Moloney.
 

2008-09: UN VENDEE GLOBE XXL : DESJOYAUX SIGNE UN DOUBLE, ROLAND JOURDAIN 2EME DANS NOS COEURS

 





          
             


par skip_49
"L'everest des mers"
Jamais de mémoire d'homme une course au large n'aura déplacée autant les foules. Tout les cadores de la discipline y sont présents. Une communion comme nulle part entre public et navigateurs. Sur cette édition, c'est pas moins de 30 monocoques de 60 pieds qui se sont élancés pour ce tour du monde.

Dimanche 9 Novembre 2009, 13H02. Coup de Canon donné pour le départ de cette 6éme edition. Seul Mike Golding sur Ecover surment trop préssé d'en découdre à été rappelé. On retiendra le départ arrêté de Mich Dej ou encore la précipitaion à bord de Team Pindar, alors que la minute d'avant départ avait été donnée, les équipiers étaient toujours à bord. Pénalité de 4h pour le navigateur Britannique. Premier pointage, les 30 skippers sont bien partis, les prévisions météo ne sont pas brillante pour la nuit, annonçant des vents de 35 à 40 noeuds, de violente rafales et une mer courte avec des creux de plus de 6 mètres. Trop tard, départ donné impossible de reculer.
 
"La valse des retours"
Le 9 Novembre 2009 16h45. Retour de Dominique Wavre, problème éléctrique rapidement solutionné. 22h30. Alors que Temenos (D. Wavre) repart, c'est Bernard Stamm sur Cheminée Poujoulat qui rentre au port à son tour avec des dégâts plus grave, suite à la collision de son bateau avec un cargo. Bout dehors explosé.

Le 10 Novembre 2009. Retour de Michel Desjoyaux, fuite du capot de ballast de Foncia, inondant la cale du moteur. Entrée dans le chenal des Sables à 0h30, départ à 5h00 avant la marée. Pendant ce temps-là, la flotte est baladée dans des vents de plus de 50 noeuds à une allure de prés, dans la position la inconfortable qu'il soit. Résultat des courses : dématage de Groupe Bel et d'Aquarelle.com, avarie structurelle sur Hugo Boss. A la sortie du Golf de Gascogne, la casse n'est pas terminé, les rêves s'effrondent et les mats aussi... Dématage de Marc Thiercelin sur DCNS obligant le skipper à se dérouter vers la Corogne. Retour de Jean Baptiste Dejeanty aux Sables d'Olonnes du à une avarie de structure suite à une déferlante. Dernier retour, celui de Derek Hatfield sur Algimouss - Spirit of Canada.
 
 
"De l'Atlantique au mers du Sud"
Les mers du globe n'auront pas épargnées les navigateurs. Avaries en séries, dématages, déferlantes, rencontre avec des cétacés, l'accident de Yann Elies sur Generali, en pleine manoeuvre sur l'avant de son bateau, à bricoler son bout-dehors... fracture de la jambe. Safran  de Marc Guillemot viendra à son secours, en s'éloignant de sa route directe, tout comme Roxy (Samantha Davies). Bilou (Roland Jourdain) apprendra qu'il n'est pas bon de ne pas s'enfermer dans ses quartiers propices au grosse vagues en tout genres. Roland se reposait à l'intérieur de Veolia Environnement quand une vague de 300 litres d'eau de mer s'est gentiment invitée dans son espace vital, bourrée d'electronique... Moteur de quille HS, l'obligeant à basculer son voile à la force des bras... à chaque changement d'assiette ...

"Un Cap Horn capricieux"
Le Cap Horn, cap mythique pour les marins, ne laissera pas à Jean Le Cam l'un de ses meilleurs souvenirs de solitaire.

Jean Le Cam, skipper de VM Matériaux : « Il était 1 heure du matin, le 6 janvier. Je progressais, par 56 degrés sud, en approche du cap Horn et je venais d’empanner à l’endroit le plus sud de la course. Je profitais d’une bascule de vent, j’étais content, je n’avais plus qu’à matosser : la vie était belle. J’ai reçu un appel de Vincent et au cours de notre discussion, j’ai senti un choc : un choc pas banal, un choc grave. Le bateau a commencé à avoir des attitudes bizarres. J’ai donné ma position à Vincent, mais j’ai dû parler dans le vide : la communication était coupée. J’ai alors appelé Michel Ollivier (project manager de l’équipe de Jean) qui a pu prévenir la direction de course, puis, en 30 secondes le bateau a chaviré. J’ai réussi à fermer une porte, mais pas la deuxième par laquelle le bateau se remplissait d’eau. Je me suis alors organisé pour la suite. J’ai récupéré dans ce qui flottait tout ce qui était nécessaire pour ma survie : une caisse de nourriture, de l’eau, des vêtements secs dans un sac sous vide et une TPS (combinaison de survie), mon pouf « Igor », une polaire trempée que j’ai essorée. Je suis allé me réfugier dans le compartiment à l’avant du mât. La trappe a cédé et j’ai progressé vers l’étrave… Ma première des priorités a été de lutter contre le froid : si tu as froid, tu pars en hypothermie et tu crèves… »

Vincent Riou, skipper de PRB : « Suite à notre conversation qui a vite tourné court, je ne me suis pas posé de questions… Cela arrive souvent lors des appels téléphoniques par Iridium. Mais j’avais un mauvais pressentiment et quand la direction de course m’a contacté pour me donner la position de Jean et me demander de me dérouter, je m’apprêtais à prendre des nouvelles… »

Denis Horeau, directeur de course du Vendée Globe : « Michel Ollivier m’a appelé à 1h16 pour me dire que Jean était en train de chavirer. Nous avons demandé à Vincent Riou et Armel Le Cléac’h de se dérouter. Nous nous sommes aussi mis immédiatement en relation avec la Marine et les secours chiliens, qui ont formidablement réagi en évaluant les moyens dont ils disposaient sur la zone du chavirage. Le pétrolier qui l’a rejoint, et qui a permis de guider Vincent et de l’aider à repérer le bateau retourné, a apporté une aide très précieuse. Tous les marins en mer se sont révélés extrêmement réactifs. »


Le sauvetage

Vincent Riou : « Je n’ai aperçu le bateau que quand j’étais à 0,6 mille environ. Cela faisait une demi-heure que j’étais pourtant accroché à mes jumelles… Je ne voyais rien dans ces conditions de mer difficiles. La présence du pétrolier m’a bien aidé et quand j’ai enfin vu VM Matériaux, j’ai rassemblé des trucs (boîtes de conserve, etc…) pour les envoyer sur la coque afin me faire connaître. Nous n’avions aucune nouvelle et la première des priorités était de s’assurer que Jean était bien à bord. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois, et au troisième passage, j’ai entendu une voix et surtout j’ai vu le petit spectacle de pyrotechnie de Jean avec la fusée parachute qu’il a envoyée à travers le passe coque ! Il savait à présent que j’étais là et il fallait que je reste à tout prix à côté de lui en multipliant les empannages au plus près. Quand Armel est arrivé, il a pris le relais autour du bateau de Jean afin que je transmette des informations à la direction de Course. J’ai envoyé des photos pour montrer que la trappe de survie était immergée et que les opérations de secours, l’intervention de plongeurs notamment, seraient difficiles. J’ai de nouveau pris le relais quand Armel a rencontré des soucis de moteur et au bout de 3-4 tours, j’ai vu des caisses sortir du bateau par l’arrière et la trappe de survie qui flottait. Et là, j’ai vu le bonhomme sortir et se hisser sur la coque en bonne position : debout le long du safran. J’ai alors préparé mes armes et fait plusieurs appro ches. Dès que je le lâchais des yeux, j’étais inquiet. Il fallait que je gère trois paramètres : la trajectoire, la vitesse du bateau et le bout à lancer pour que Jean puisse s’amarrer. J’avais la bonne distance et quand j’ai entendu un « crac », je ne me suis même pas retourné… »


Le cap Horn en double

Jean Le Cam : « Cela reste une histoire exceptionnelle. J’ai même fait un film de notre passage en double du cap Horn à bord de PRB. J’étais le réalisateur et je voulais qu’on le passe au plus près ! Imaginez un peu : je perds mon lest au cap Horn et qui vient me récupérer ? Vincent, celui qui était mon concurrent direct lors de la dernière édition du Vendée Globe. Ensuite, 24 heures après, il y a eu le démâtage de PRB. Je me suis senti pire qu’horriblement gêné : même si en revenant à l’origine des choses et au fait que c’est à cause d’un container ou d’un OFNI que mon bateau a percuté, j’a senti que ce démâtage était de ma faute : en tout cas généré par les manœuvres effectuées par Vincent pour me secourir. »


"La nature dans son droit"
A l'avant de la course, deux hommes se tire encore la bourre... Michel Desjoyaux le chassé et Roland Jourdain le chasseur. Calé a moins de 100 miles derrière son etrave, Bilou héritera d'un drôle de butin en guise de récompense pour sa deuxième place. Le 9 janvier au large des côtes brésiliennes, Veolia Environnement heurte violemment un cétacé.

La collision avec cet animal marin a provoqué plusieurs fissures qui contraignent actuellement Roland Jourdain à poursuivre sa course sous voilure réduite, le temps pour lui de réparer en mer. Alors qu’il dormait dans sa bannette, Roland Jourdain a été réveillé par un choc violent en début de soirée, jeudi. Après être sorti en catastrophe pour choquer les voiles et redresser Veolia Environnement parti à l’abattée, il a alors constaté la couleur anormalement rouge de l’eau autour de son bateau. Le skipper de Veolia Environnement a d’abord pensé avoir perdu une voile avant de très vite s’apercevoir, en reprenant ses esprits, qu’il avait heurté un cétacé en voyant l’animal s’éloigner.

Après inspection de son bateau, la quille et le bulbe ne semblaient pas touchés mais plusieurs fissures aux alentours du puits de quille ainsi que sur la cloison du pied de mât sont à dénombrer. Roland Jourdain a d’abord prévenu son équipe avant d’informer, ce vendredi à 16h30, la direction de course du Vendée Globe.

En liaison avec le cabinet Lombard et le chantier CDK depuis l’incident, Roland et son équipe à terre ont alors analysé la situation et échafaudé une réparation en mer que Roland a mis en œuvre avec les moyens du bord sous voilure réduite. Les conditions de mer plate et de petit temps anticyclonique dans lesquels évoluais Veolia Environnement se prêtait donc plus favorablement à la situation. Deux mois tout juste après son départ des Sables d’Olonne, Roland Jourdain occupait la deuxième place du classement, à 178 milles de Michel Desjoyeaux.


"Bilou, le roi du bricolage"
Cette sixième édition du Vendée Globe n’aura épargné ni les hommes, ni le matériel. Voici les détails des dégâts causés par la collision.

  C’est surtout la cloison de pied de mât – structurelle s’il en est – qui a souffert et s’est fissurée dans le choc. Il aura fallu deux jours et demi de travail à «Bilou» pour venir à bout de ses découpages et collages de renforts de carbone.

Après avoir collé-vissé des plaques de monotithique, Jourdain a placé en travers des lattes de GV découpées. «Je suis content de ce renfort à base de fagots de lattes de grand-voile collées les unes aux autres, pour former une barre solide. J’ai  plaqué celle-ci sur la cloison de pied de mât pour soutenir le reste. Normalement, c’est du béton pour nous ramener à la maison».

Bilou a également collé un des capots étanches de la soute à voile pour augmenter encore la solidité et l’homogénéité de l’ensemble. Du coup, pendant ces 60 heures de gros bricolage, Jourdain n’a plus vraiment eu la tête à la course.
«Il va maintenant falloir reprendre le rythme crescendo. Je vais aussi essayer d’attaquer le ménage parce qu’il y a de la poussière partout. C’est la grattouille permanente, ça c’est l’enfer
 
Le carbone, encore bien davantage que le polyester, laisse échapper d’innombrables minuscules échardes dès qu’on le travaille (découpage, ponçage), et ces particules, pour la plupart à peine visibles, sont terriblement irritantes pour la peau, mais aussi les yeux et les poumons. La solution la plus efficace reste de tout rincer à grande eau.

 

Le lendemain, Bilou pouvait en tout cas juger de la solidité de ses réparations. «Je navigue dans des conditions qui ne sont pas faciles pour un bateau où la résine est fraîche. Il y a eu un bon coup de vent cette nuit, donc j’ai viré à l’Ouest. Hier, en tribord amures, j’ai pu vérifier que la réparation était correcte. La cloison est bloquée, ce qui n’occasionne plus de bruit.» Ce qui ne l'empêchait pas de rester prudent. «Pour affronter les 45 nœuds de vent et une mer bien agitée, j’ai joué trois ris, rien devant. Je suis en convalescence. Je pense qu’il faut y aller crescendo. Mais la route est encore longue et il peut y avoir encore des rebondissements…»


 
 
+Jeudi 29 janvier 2009
Vers 5 heures (heure française) ce jeudi matin, Roland Jourdain a appelé son équipe technique pour signaler un problème de quille. Pour le moment, le bateau est stable et poursuit sa route en direction de l’île de Sao Miguel aux Açores distante de 640 milles.
Ce matin à 9h40 locales, Denis Horeau, Directeur de Course du Vendée Globe recevait à son tour un appel de Nicolas De Castro, chef de projet de Veolia Environnement, l’informant du problème. Alors qu’il naviguait en fin de nuit, sous grand-voile et génois, Roland a entendu un bruit suspect à bord de Veolia Environnement et a alors cherché à identifier son origine. Il a donc arrêté son bateau pour l’inspecter sans rien constater d’anormal. Ce n’est qu’après avoir rebordé ses voiles que le bateau a gîté anormalement permettant à Roland d’en déduire une avarie sur la quille. Pour le moment, il n’a pas réussi à identifier s’il avait perdu son bulbe ou si le voile de quille était touché. Le problème rencontré aujourd’hui est probablement une conséquence ultérieure du choc avec un cétacé le 8 janvier dernier, car le bateau n’est pas entré en collision avec un ofni. Pour l’heure, Veolia Environnement est stable et poursuit sa route à petite vitesse en direction des Açores. Roland est actuellement en concertation avec son équipe technique pour décider de la suite des événements.

Victime d’une avarie de quille à 640 milles au sud-ouest des Açores, probablement consécutive à son choc avec un cétacé, Roland Jourdain (Veolia Environnement) devrait probablement tenter de rejoindre l’archipel portugais avant de décider de la conduite à tenir par la suite. Ce nouveau coup du sort rappelle à quel point la chance peut peser sur le cours final d’une course aussi dense que ce Vendée Globe. Pour Armel Le Cléac’h (Brit Air), l’espoir, encore fou hier, de finir second risque de devenir réalité. Michel Desjoyeaux (Foncia), quant lui, estime arriver aux Sables d’Olonne dans la journée de dimanche.

Au jeu du mistigri, il y a ceux qui arrivent à se débarrasser illico du valet de pique et ceux qui, malgré tous leurs efforts, le conservent dans leur main jusqu’à la fin de partie. Roland Jourdain, depuis son retour en Atlantique, a dû hériter d’une mauvaise donne car, visiblement, la poisse lui colle aux basques. Auteur d’une course remarquable jusqu’au Cap Horn, il avait été le seul à résister au passage de la comète Desjoyeaux et ne possédait encore à l’entrée de l’Atlantique qu’une centaine de milles de retard sur son condisciple de la Vallée des Fous. Installé en deuxième position depuis le 16 décembre, le skipper de Veolia Environnement n’a lâché prise dans sa course poursuite que contraint par les soucis techniques consécutifs à sa collision avec un cétacé. Dès lors, il semble bien que les vents contraires n’aient cessé de souffler pour Bilou.

Celui qui, hier encore, trouvait encore la force morale de tourner en dérision les milles de retard accumulés depuis son infortune de mer, doit commencer à trouver la plaisanterie particulièrement saumâtre. Qu’on en juge : des heures à consolider à la perfection une cloison de pied de mât, à poncer le carbone, à procéder à des collages sophistiqués pour voir le leader s’échapper dans les alizés de l’Atlantique sud. Suivaient un pot-au-noir particulièrement coriace, puis un anticyclone des Açores qui dardait ses tentacules sur la route du navigateur. Cette dernière avanie risque, hélas, de peser très lourd dans la balance. La mer, non contente d’être cruelle, est parfois d’une injustice terrible. A 17h, Bilou continuait de naviguer à vitesse réduite en direction de l’archipel des Açores. Il n’avait jusque là pas pris de décision définitive : il est bon parfois de laisser du temps au temps.


+Dimanche 1er févrirer 2009
Alors que Michel Desjoyeaux en a fini avec un tour du monde en 84 jours 03 heures 9 minutes, les onze autres solitaires font toujours route vers les Sables d’Olonne, certains avec d’excellentes conditions alors que d’autres peinent pour progresser.

Roland Jourdain est toujours en difficulté malgré ses ballasts qui lui permettent de progresser lentement, vers les Açores, vers l’île de Sao Miguel… A moins de huit nœuds, le skipper de Veolia Environnement a indiqué qu’il attendrait lundi avant de prendre la décision de s’arrêter ou de continuer sans quille vers les Sables d’Olonne. Pour Armel Le Cléach (Brit Air), les hautes pressions sont derrière lui et il peut profiter d’un flux de secteur Ouest pour piquer directement vers l’arrivée : va-t-il pour autant s’adjuger la deuxième place ? Il concède encore 260 milles à son prédécesseur et il lui reste une demie transat avant de s’amarrer aux Sables d’Olonne.


+Lundi 2 Février 2009
Après 84 jours de mer, Roland Jourdain a pris ce matin la décision de mettre un terme à son Vendée Globe en s’arrêtant aux Açores. Après avoir perdu en partie sa quille jeudi dernier, le skipper de Veolia Environnement aura tout fait pour assurer la stabilité de son bateau et sa sécurité dans des conditions de mer difficiles. Il progresse actuellement en direction de Ponta Delgada sur l’île de Sao Miguel, distant de 50 milles, où il devrait arriver ce lundi après-midi. Deux membres de son équipe technique partiront à sa rencontre pour l’assister sur les derniers milles.

« Un bon marin ramène toujours son bateau au port en sécurité. » Ses mots sont chers à Bilou et ont certainement pesé dans sa décision de ne pas poursuivre la course à son terme. Une décision difficile à prendre pour celui qui aura mené 84 jours de course tambour battant dont 47 à la seconde place du classement, juste derrière Michel Desjoyeaux.
 

"Peser le pour et le contre..."
Depuis son avarie de quille , bilou s’était fixé d’atteindre les Açores pour évaluer le comportement de Veolia Environnement dans sa nouvelle configuration. Après avoir revu tous les paramètres avec les architectes et son équipe technique pour étudier la stabilité du bateau selon les différents angles de gîte, les ballasts chargés de 8 à 10 tonnes d’eau, il s’était encore donné 24h hier pour décider de la suite de la course. Partagé entre la théorie et la pratique, Bilou a donc tranché. Certes l’idée était tentante dans certaines conditions de s’élancer sur les 1000 derniers milles, mais pas à n’importe quel prix, sa priorité ayant toujours été de ne prendre de risque ni pour lui-même, ni pour son bateau. Les conditions annoncées sur la suite du parcours ne s’avérant pas favorables, Bilou a donc préféré renoncer. Quoi qu’il en soit, il pourra tout de même se satisfaire d’avoir parcouru 600 milles sans quille dans une mer formée générant parfois jusqu’à 7 mètres de houle pour rallier le port le plus proche.

Bilou, joint par téléphone : « Une fois que la décision est prise, elle est entérinée. J’aurais sans doute eu plus de mal à trancher si les prévisions m’avaient indiqué un petit flux léger mais pour le coup, c’est tout le contraire. Pour le 3 février, les fichiers annoncent clairement 50 nœuds de vent avec 10 mètres de houle. J’ai déjà eu de la chance en avançant comme ça sans chavirer, notamment avec la baston que j’ai eu hier, je ne vais donc pas abuser de mon capital chance. J’ai assez joué, ça ne sert à rien et cela ne serait vraiment pas raisonnable. La pilule est dure à avaler mais elle serait encore plus amère si 24h après avoir dépassé un port pour m’arrêter, je chavire et je dois y laisser le bateau. »

Aux avant-postes de la course…
Classé second depuis le 16 décembre, il a pris ce même jour Michel Desjoyeaux en chasse dès que ce dernier s’est installé aux commandes de la course. Dès lors, les deux hommes de tête ont imposé leur rythme et créé les écarts sur le reste de la flotte. Une grande satisfaction pour celui qui avait pris le parti de repartir avec son plan Lombard de 2004, revu et corrigé en 2007 par Juan Kouyoumdjian. Au passage du Cap Horn le 5 janvier dernier, 8h50 seulement le sépare du leader soit 112 milles. La remontée de l’Atlantique, souvent jugée éprouvante, n’épargnera pas Bilou. 3 jours plus tard, le 8 janvier, Veolia Environnement heurte une baleine. Sa cloison de pied de mât est fissurée mais Bilou ne renonce pas. Après 48h de travail acharné dans la poussière de carbone, il consolide l’ensemble des fissures et repart crescendo à la poursuite du Desjoyeaux. « Je ne sais pas quel trousseau de clé Mich a piqué mais il ouvre toutes les portes météos et les referme poliment derrière lui… » De fait, dans le Pot-au-Noir, Bilou passera 48h à se démener dans les petits airs sans savoir que l’anticyclone des Açores lui réserverait le même sort. Son avarie de quille survenue le 29 janvier dernier le contraint aujourd’hui à renoncer mais Bilou aura été sans conteste l’un des plus grands acteurs de ce Vendée Globe.  LLB (source Veolia Environnement)


Avec l’abandon officiel de Roland Jourdain à Sao Miguel, ils ne sont plus que dix en mer pour boucler leur tour du monde en solitaire sans escale comme l’a fait dimanche après-midi, Michel Desjoyeaux. Et pendant que le vainqueur fêtait dignement sa seconde victoire au Vendée Globe, Raphaël Dinelli passait le cap Horn et Norbert Sedlacek était englué dans des calmes pacifiques…

« J'ai pris ma décision d’abandonner, essentiellement à cause de la météo, car dès ce lundi soir, on a 35 à 40 nœuds de vent de Nord-Ouest quand le front va passer et ensuite, plusieurs jours de Nord-Ouest très fort par moments, puisqu'il y aura jusqu’à 50 nœuds de vent. J'ai navigué dans 35-40 noeuds ces deux derniers jours et c'est passé, mais pour aller jusqu'à La Corogne, je n'aurais que du vent de travers fort et le bateau ne peut pas supporter une grosse mer. » C’est par ces mots et avec beaucoup de tristesse que Roland Jourdain a annoncé à la vacation radio de ce lundi midi, sa décision de jeter l’éponge. Car à une cinquantaine de milles de Ponta Delgada sur l’île de Sao Miguel aux Açores, le skipper de Veolia Environnement a encore la possibilité de ramener son bateau sans quille dans un port, ce qui ne serait peut-être pas le cas avec la météo très dure qui s’annonce pour ce début de semaine… « La décision est douloureuse mais de toute façon, je m'en voudrais toute ma vie si jamais je passais près d'un port et que je ne m'arrêtais pas, puis que 24h ou 48h plus tard, il m'arrivait un pépin dans lequel je risquerais la vie de quelqu'un pour venir me chercher, dans lequel je risquerais la vie de mon bateau ou devrais laisser mon bateau. La mer, ce n'est pas une poubelle. Donc voilà, c'est une décision de bon sens marin… ». Le solitaire devrait s’amarrer avant la nuit, son équipe technique étant déjà à poste aux Açores pour le remorquer avant l’arrivée de vents forts de Nord-Ouest au passage du front froid.


+Le 2 février vers 16h30 heure française, Bilou est arrivé à Ponta Delgada aux Açores, assistés par les 2 membres de son équipe technique qui l’attendait sur place depuis la veille.

Vidéo : premier pieds à terre aux açores

Une fois amarré, il voulait en avoir le coeur net pour savoir s’il avait pris la bonne décision. Il peut être rassuré. Après être allé vérifier sous l’eau, il s’avère que Bilou avait bel et bien perdu son bulbe ainsi que l’intégralité de son voile de quille, cassé au ras de la coque. La preuve en images… C’est impressionnant.

Bilou à son arrivée hier essayait de se repasser le film de ce qu’il a entendu jeudi dernier quand il a perdu sa quille : « A mon avis, je pense que je l’ai cassé en 2 temps sinon ce n’est pas possible que je n’ai pas chaviré du premier coup. Le bang que j’ai entendu, j’ai cru que c’était le bulbe et j’ai l’impression que quand la quille s’est cassée, elle s’est tordue et le morceau est resté accroché à la coque ce qui m’a permis de ne pas chavirer. Après dans un deuxième temps, quand j’ai pris mon ris, j’ai entendu des craquements à ras de la coque et c’était le morceau qui s’en allait. »

La quille a cédé au ras de l’ogive et était semble-t-il basculée au moment de la casse. La suite? on la connais ... Tout les bateaux sont arrivés à bon port, aux Sables d'Olonnes.... c'est ainsi que se termine ce vendée Globe 2008-2009...

RDV en 2012.  SKIP

©canyousea.com  communiqué de Presse et vidéos
©Roland Jourdain photos du bord
©Vendée Globe.org communiqué de Presse
                 

Le classement de la 6éme édition
1. Michel Desjoyeaux (Foncia)  Date Arrivée : Le dimanche 01 février 2009 à 15:11 TU
Temps de course : 84 jours 3 heures 9 mn. 8 sec.
2. Armel Le Cléac´h (Brit Air) Date Arrivée : Le samedi 07 février 2009 à 08:41 TU
Temps de course : 89 jours 9 heures 39 mn. 35 sec.
3. Marc Guillemot (Safran) Date Arrivée : Le lundi 16 février 2009 à 01:21 TU
Temps de course : 95 jours 3 heures 19 mn. 36 sec.
RDG: Vincent Riou (PRB) Réparation donnée suite au sauvetage de Jean Le Cam sur VM Matériaux
4. Samantha Davies (Roxy) Date Arrivée : Le samedi 14 février 2009 à 00:41 TU
Temps de course : 95 jours 4 heures 39 mn. 1 sec.
5. Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) Date Arrivée : Le lundi 16 février 2009 à 08:31 TU
Temps de course : 98 jours 20 heures 29 mn. 55 sec.
6. Dee Caffari (Aviva) Date Arrivée : Le lundi 16 février 2009 à 13:12 TU
Temps de course : 99 jours 1 heures 10 mn. 57 sec.
7. Arnaud Boissières (Akena Vérandas) Date Arrivée : Le dimanche 22 février 2009 à 14:35 TU
Temps de course : 105 jours 2 heures 33 mn. 50 sec.
8. Steve White (Toe in the Water) Date Arrivée : Le jeudi 26 février 2009 à 12:38 TU
Temps de course : 109 jours 0 heures 36 mn. 55 sec
9. Rich Wilson (Great American III) Date Arrivée : Le mardi 10 mars 2009 à 12:43 TU
Temps de course : 121 jours 0 heures 41 mn. 19 sec.
10. Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) Date Arrivée : Le samedi 14 mars 2009 à 14:34 TU
Temps de course : 125 jours 2 heures 32 mn. 24 sec.
11. Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) Date Arrivée : Le dimanche 15 mars 2009 à 17:33 TU
Temps de course : 126 jours 5 heures 31 mn. 56 sec.

Abandons :
Roland Jourdain (Veolia Environnement) - Jean Le Cam (VM Matériaux) - Jonny Malbon (Artemis) - Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) - Derek Hatfield (Algimouss Spirit of Canada) - Sébastien Josse (BT) - Yann Eliès (Generali) - Mike Golding (Ecover) - Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) - Loïck Peyron (Gitana Eighty) - Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) - Dominique Wavre (Temenos II) - Unai Basurko (Pakea Bizkaia) - Jérémie Beyou (Delta Dore) - Alex Thomson (Hugo Boss) - Yannick Bestaven (Aquarelle.com) - Marc Thiercelin (DCNS) - Kito de Pavant (Groupe Bel) 
 
 

 
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