N°1 ►Multi ou Mono?
|
|
Le passage de notre cher Bilou du Monocoque IMOCA au Multicoque MOD 70 a provoqué une grande déception pour un certain nombre de fanyouseas, attachés au monde des quillards.
Je dois avouer moi même une préférence pour les bateaux qui avancent sur une patte, et, au moment d'acheter un bateau, c'est vers un mono que c'est porté mon choix alors que de nombreux petits multis répondaient à mon cahier des charges (Day boat et raid côtier, transportable). Sitôt l'annonce faite de la présence de catamarans géants à ailes rigides pour la prochaine coupe de l'América, le petit monde du match racing s'est étrillé entre les pros monocoques et les pros multicoques. Finalement même débat dans les Mecque de la voile que chez les fanyous. Dans mon firmament nautique personnel, un des astres est plus scintillant reste Nathanael Greene Herreshoff.
|
Né en 1848, mort en 1938, cet architecte naval américain, "le sorcier de Bristol", géniteur de cinq « defenders » de la coupe de l'América, détenteur de six victoires sur cette même coupe, est le créateur de bon nombre de grands voiliers classiques, du racer Vigilant, à la goélette Mariette en passant par les classe New York 30 ou des élégants Cat Boat du Cape Code.
Dans ma grande ignorance, je me disais il y a encore peu d’années, que ces voiliers avaient quand même de la gueule, que les courses du début du 20ème siècle, c’était autre chose que les libellules de carbone que l’on voit aujourd’hui. C’était avant de tomber par hasard sur ce brevet déposé par Herreshoff le 10 avril 1877.
|
|
 |
Le célèbre « Defender » skippé par le non moins célèbre
Charlie Barr vainqueur de la coupe de l’América de 1895
 |
Un catamaran ! A l’exception du gréement houari, imposé par les limites structurelles des matériaux de l’époque, « Amaryllis » possède déjà toutes les recettes des catas modernes, reprises sur les futurs concurrents à ailes rigides de la prochaine « Cup » : bout dehors hypertrophié, reprises d’effort du gréement par câbles sous la plateforme, gestion du parallélisme des safrans…En 1874, à bord de cette Bombe, le « sorcier de Bristol » atomise la concurrence lors d’une classique régate de la côte est américaine. Mauvais perdants ? Lobbying d’architectes et de Chantiers ? Je ne saurai le dire, mais le Yatch Club de New York tue dans l’œuf la révolution en marche en annulant la victoire du multicoque. Cette histoire a beaucoup remis en question la vision que j’avais de la voile « classique ». En terme de vins, je refuse de trancher, et choisi Bordeaux ET Bourgognes ; en Musique, Beatles ET Stones ; au Resto, fromage ET dessert. Alors pourquoi se faire du mal en voile ? Ce sera Mono ET Multi. La semaine dernière, un ami m’a proposé de sortir sur la baie de la Baule en cata de sport de 18 pieds d’ici peu. Et bien… j’ai accepté la proposition ! En passant au MOD 70, tout en conservant au sein de Kairos une activité IMOCA, Bilou nous offre le meilleur des deux mondes, alors, finalement, pourquoi bouder son plaisir ? Soavenn
|
Pour aller plus loin :
|
Pour ceux qui lisent le glaouche :
|
|