L’attente et le convoyage
Commence alors l’attente. L’attente de ne pas savoir d’où sera donné le départ de la nouvelle étape vers Lanzarote, l’attente que le mauvais temps passe, qu’il arrête de pleuvoir sur Gijon pour que les affaires et l’intérieur du 755 sèchent un peu. Chaque jour, les skippers et l’organisation se réunissent pour évaluer la situation météo et guetter l’ouverture. Les jours passent et le 5 novembre, alors que la menace d’une annulation complète de l’épreuve plane sur les Asturies, une décision inédite et qui ravie tous les skippers est prise : départ de Sada mardi 12 novembre en route directe vers Pointe-à-Pitre. Quelle aventure !
Il va donc falloir convoyer le 755 jusqu’à Sada et la météo n’y met pas du sien. Finalement, c’est par petits convois que les Minis 650 quittent Gijon et Pifou fait parti du premier train. 40 nœuds au près, 5m de houle au Cap Ortegal, ce convoyage ressemble bien à un parcours de qualification en mer d’Irlande en plein hiver ! Mais Pifou est bien accompagné. Son ami Gwéno – avec qui il a fait
le tour de l’Atlantique - a accepté de venir le rejoindre en Espagne pour partager ce convoyage. Le robuste We-Van.com parvient à Sada en bon état. Pifou est fatigué mais grâce à Gwéno, il a pu s’économiser un peu et retrouve rapidement toute l’énergie et la motivation qu’on lui connaît.
Le grand départ
Ca y est ! Mais cette fois-ci c’est la bonne et tout le monde le sait. Pifou a trouvé un logement en ville pour lui permettre de bien se reposer avant le grand départ. Il faut aussi reconstituer l’avitaillement, le stock de méthanol, faire un check complet du bateau et du gréement pour prévenir toute avarie. Car l’étape Sada – Pointe-à-Pitre, c’est 3700 milles soit 1000 milles de plus qu’initialement prévus et ce sera la plus longue étape de toute l’histoire de la Mini Transat. Une transat historique qui va durer pour Pifou environ 25 jours.
13 novembre 2013 – Un mois jour pour jour après la date de départ initialement prévue, la flotte de la Mini Transat s’élance sur l’Atlantique. Bon départ pour Pifou.
Direction le large et le passage du Cap Finisterre. Les conditions sont rudes : 35 nœuds et une mer croisée. Pifou fait le choix de rester proche des côtes, cela lui permet de bénéficier de vents sensiblement moins forts et d’une mer moins agitée. Il préserve ainsi son We-van.com pour la suite de l’aventure, car ne l’oublions pas, l’objectif est d’arriver de l’autre côté ! Sa position prudente ne l’empêche néanmoins pas de rester dans la première moitié de la flotte des séries. 60 h après le départ, Pifou semble à son aise et entame une remontée au classement : de 23
e, il passe à 21
e puis 18
e et enfin 15
e cet après-midi.
Ce soir, l’AIS de Jac Da est localisé dans le port de Puerto Calero. Pifou a donc souhaité faire escale. La cause ? Elle reste incertaine pour l’instant car les ministes n’ont pas de moyens de communication à bord. Quand va-t-il repartir ? Les règles de course imposent que toute escale doit durer au minimum 12h et au maximum 72h. Réponse dans la soirée ou demain.