11 heures ce matin. C'est le temps des au revoir à la famille et aux copains. Les quinze Figaro Bénéteau 2 larguent les amarres. Les skippers sont déjà concentrés, captés par la course qui s'annonce rude dès la sortie du goulet de Brest.
13 heures, top départ, donné par François Cuillandre, maire de Brest, Karine Roy-Camille, Présidente du Comité martiniquais du Tourisme, Pierre Karleskind, Vice-président du Conseil régional de Bretagne et Didier Le Gac, conseiller général du Finistère . Ca se bouscule sur la ligne. Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), un peu trop gourmand, se fait rappeler à l'ordre. Il répare et repart, un rappel individuel sans conséquence… D
ès lors, Yoann Richomme coupe la ligne en premier, suivi de près par Fred Duthil (Sepalumic). De quoi mettre en confiance ce bizuth de la Transat en solitaire à armes égales. Les virements de bords se succèdent jusqu'à la bouée Pennou Pell où les marins envoient le spi (certains ne l'enverront pas préférant la prudence, à un départ au lof près de la digue) pour glisser devant le port du Château et un public venu en nombre. Yann Eliès (Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir), le mors aux dents, cavale et finit pas rattraper ses petits camarades de tête. Il sort en leader de la passe Est devant la foule médusée par sa vitesse sous spi.
Au revoir Brest, bonjour la mer d'Iroise ! Les marins le savent bien : la nuit sera difficile, blanche sûrement pour contrôler le bateau face aux éléments. Une grosse dépression arrive du nord et promet un vent instable, fort et puissant sous les averses de grêle… Un début de course musclé pendant lequel les skippers devront rapidement prendre des décisions et faire des choix stratégiques décisifs… Nord ou Sud ? Il va falloir choisir.
Ils ont dit :
Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance)
« Le départ, c'est toujours un moment particulier. Il y a des bateaux spectateurs, des digues, des adversaires ou encore des bouées à gérer. On est quinze furieux, tous bien énervés pour essayer de sortir en tête du goulet. C'est clair qu'il ne va pas falloir se louper. La suite ? C'est plutôt compliqué. Du vent assez soutenu est prévu : cela génère un peu de stress pour les prochaines heures de navigation. Par ailleurs, il y a deux routes possibles. Il va donc falloir faire un choix rapidement. Dès la sortie de la rade de Brest quasiment. Pas facile ! »
Fred Duthil (Sepalumic)
« Ca va attaquer dur d'entrée de jeu surtout que le choix entre la route ouest et celle du sud pour contourner l'anticyclone n'est pas si simple que ça aujourd'hui. A la fois, il va falloir prendre une décision très vite, quasiment dès cette nuit. Je pense que dès la première rafale à 35 noeuds, on va être mis directement dans l'ambiance. Ce sera le moment de savoir si on est apte à affronter ça pendant dix jours ou pas (rires !). La route est moins compliquée si on descend tout de suite. Reste que pour commencer, il y a une semaine dure avant d'arriver sur le bord Est de l'anticyclone, pas loin des Canaries. A la fois, à cette époque-là, il fallait s'attendre un peu à ce que ce soit sport ! »
Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir)
« Je suis toujours un peu tendu. Ca va être un peu musclé, c'est confirmé. C'est important de tout de suite rentrer dans la course. De ne pas prendre de retard. Ca aide à rentrer dans le bon rythme parce que, c'est sûr, que dès que l'on va sortir du goulet de Brest, on va avoir de la mer assez forte. On ne va pas avoir le temps de s'amariner beaucoup. Le problème, c'est qu'on est dans un système assez complexe. Ca va être assez orageux. Il va falloir être dynamique et opportuniste d'entrée de jeu. Prendre ce début de course un peu comme une étape de Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire. »
Kristin Songe-Moller (Sponsor Me)
« Partir pour une première transatlantique avec une météo compliquée et dure, ce n'est pas simple à appréhender. Cette semaine, j'ai eu l'impression de courir dans tous les sens et de ne pas avoir réussi à faire tout ce que je voulais terminer. Je me prépare depuis quelques jours à me faire secouer un peu mais je ressens beaucoup de stress parce que mon objectif est vraiment d'arriver au bout. Mon bateau n'est pas aussi bien préparé que les favoris et mes voiles sont déjà usées. Je dois parvenir à les préserver le plus longtemps possible. Ce serait catastrophique pour moi de ne pas aller jusqu'à Fort-de-France. J'ai engagé toutes mes économies personnelles pour participer à cette course, je ne peux pas envisager d'abandonner. »
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