« On stresse à chaque classement »
« 11,10 nœuds, c’est le record de la nuit, Brian est à fond là », plaisante Sidney Gavignet à la vacation du matin. Le skipper de Musandam-Oman Sail a la voix claire malgré le peu de sommeil de la veille au passage de Gibraltar et malgré le vent très mou qui englue la flotte des cinq MOD70. Il a la voix claire parce que son bateau est toujours en tête malgré des épisodes de calme plat, les voiles faseyantes, le gréement bringuebalé dans les vagues. « Le moral est bon, mais on ne s’emballe pas et on stresse à chaque classement » confie Sidney.
Ce matin, en mer d’Alboran, au large de Malaga, Musandam-Oman Sail mène toujours la course, 14, 3 milles devant Race for Water. Steve Ravussin et ses hommes sont désormais sous la menace directe d’un nouveau protagoniste dans le tiercé de tête : FONCIA, bien revenu dans le match grâce à quelques bons bords dans le golfe de Cadix. Aux premiers classements du matin, seuls ces trois bateaux affichaient des vitesses supérieures à… 5 nœuds ! Et semblaient être sortis d'affaire.
Pas une ride dans le sud de l’Espagne
Derrière, en revanche, la situation est très compliquée pour Spindrift racing et Groupe Edmond de Rothschild dont les trajectoires torturées témoignent de l’absence totale de vent près des côtes espagnoles… et de manœuvrabilité du bateau. Dans ces conditions, et dans une zone où le trafic maritime est assez important, il faut rester très vigilant. Sidney Gavignet rapportait un épisode un peu chaud survenu cette nuit avec un gros remorqueur qui leur arrivait dessus… il s’en est fallu de peu pour que l’équipage ne démarre le moteur !
Cette première journée de navigation en Méditerranée risque d’être très poussive avant l’installation d’un petit flux de sud-ouest. Les premiers à en bénéficier risquent fort de s’échapper. Et pour l’instant, l’équipage Omani semble être le mieux placé pour cela.