09/09/2012 MOD 70 EUROPEAN PRO TOUR 12 : LA DEUXIEME ETAPE EN DETAILS

9/9/12

09/09/2012 MOD 70 EUROPEAN PRO TOUR 12 : LA DEUXIEME ETAPE EN DETAILS

Pour cette deuxième étape entre Dun Laoghaire (Irlande) et Cascais (Portugal), les cinq équipages vont devoir composer avec des conditions météorologiques très variées : du près musclé pour débuter jusqu’au Fastnet, du travers rapide jusqu’au golfe de Gascogne, du portant mollissant jusqu’au cap Finisterre et du petit temps pour aborder la dernière ligne droite dans le Tage. Les cinq navigateurs expliquent chacune des cinq parties de ce parcours de 1 215 milles… 

De Dun Laoghaire à Tuskar  

Antoine Koch (Groupe Edmond de Rothschild) :

« Entre le départ et la pointe de Tuskar (Sud-Est de l’Irlande), ce sera probablement la partie la plus importante puisque nous partons sous l’influence d’une dépression qui génère un flux de Sud-Ouest qui, dans le canal Saint-Georges aura une composante Sud voire Sud-Sud Est parce que la brise sera canalisée par la côte. Le vent sera bien établi pendant dix heures, jusqu’à Tuskar avec 25-30 nœuds avec des rafales : il faudra conserver un ris dans la grand-voile et trinquette même si nous serons parfois surtoilé. C’est de la monotypie et il faut de la puissance pour traverser les molles : on se débrouillera comme on peut dans les rafales ! Ce qui marque aussi cette première partie, c’est le courant de marée : il y en a beaucoup dans le canal Saint-Georges et suivant les renverses, il faudra aller à terre ou au large. Quand nous serons vent contre courant, il y aura un très mauvais clapot à passer c’est-à-dire de 17h dimanche à 1h lundi… Il y aura probablement un peu moins de vent à la côte : ce sera une partie très tactique, très côtière et la flotte devrait rester très groupée. »

De Tuskar au Fastnet  

Charles Caudrelier (FONCIA)

« Après Tuskar, nous serons dans un régime de Sud-Ouest : il faudra louvoyer dans 20-25 nœuds de vent avec des effets locaux de courant de marée, de pointes, de reliefs, de baies. Il y a un timing d’arrivée du front froid sur le phare du Fastnet : pour l’instant, il passerait un petit peu après que nous ayons enroulé le phare, mais s’il passe un peu avant, ce sera nettement plus difficile. Il faudra alors choisir d’attaquer le dernier bord par le large ou par la côte selon l’heure du passage du front. L’état de la mer va influer fortement sur nos choix : il y aura deux à trois mètres de creux minimum et les multicoques n’aiment pas ça... Il y aura des effets locaux parce que l’Irlande dévie le flux de Sud-Ouest et il y aura des bascules à gérer. Normalement, on va aussi naviguer en fonction de ce que ferons nos adversaires : nous serons ensemble et on va s’observer ! »

Du Fastnet au large de Ouessant

Franck Cammas (Race for Water)

« Le passage du Fastnet ne sera pas si important que ça puisque la flotte devrait être compacte. Ensuite, le vent va tourner à l’Ouest d’une quinzaine de nœuds et la trajectoire la plus probable est la route directe. Il y a juste une interrogation : dans la dorsale qui va suivre le passage de la dépression, il y aurait des bulles qui imposeraient d’aller un peu plus à l’Ouest que normal pour éviter les molles et s’intégrer dans cette poussée de la dorsale. Pour l’instant, rien n’indique qu’il faut faire autre chose qu’une ligne droite vers le cap Finisterre. Il y aura bien sûr un phénomène d’accordéon entre les bateaux puisque celui qui passe en premier accélère le premier. Mais c’est un élastique en distance, pas en temps. En résumé derrière le front, il y a une zone de divergence et le vent va mollir : il vaudra mieux s’échapper le plus vite possible vers le Sud pour profiter au mieux de la poussée anticyclonique. Lundi soir, nous serons à la latitude de la Bretagne. »

Le golfe de Gascogne

Jean-François Cuzon (Musandam-Oman Sail)

« Ce n’est pas encore très clair : après un jour de près de Sud-Ouest, nous allons avoir une demie journée avec pas mal de vagues dans un flux d’Ouest à Nord-Ouest. L’entrée dans le golfe de Gascogne devrait se faire avec une brise soutenue de 20-25 nœuds sous gennaker, une phase rapide qui va nous emmener quasiment jusqu’au cap Finisterre. C’est à ce moment qu’il faudra avoir anticipé la situation à venir car il y a actuellement plusieurs solutions : du vent très léger, un faible flux de Nord-Ouest, un renforcement le long de la côte, on ne sait pas encore… Selon le schéma final, il faudra se positionner différemment aux abords du cap Finisterre. Dans le golfe de Gascogne, il y a aussi des minima barométriques qui semblent s’installer : c’est actuellement la partie la plus incertaine parce que les phénomènes météo ne sont pas encore bien calés. Il faudra affiner en mer… »

Le long des côtes ibériques

Pascal Bidégorry (Spindrift racing)

« On ne sait pas du tout ce qu’il va se passer ! A priori, nous allons raser la bordure Ouest d’un petit thalweg dans le golfe de Gascogne donc au portant dans du vent du Nord-Ouest à Nord. Mais les modèles européens et américains divergent : on devrait tout de même avoir un peu de brise portante de secteur Nord-Nord Est le long des côtes d’Espagne. Cette brise pourrait même être forte au cap Finisterre par effet de compression sur la péninsule. Mais le long du Portugal, ça a des allures de marais barométrique ! Avec 1015 hPa et pas de gradient, il ne risque pas d’y avoir tempête… Cela nous mettrait devant le Tage mercredi matin avec beaucoup de difficultés pour effectuer les derniers milles. Pas de vent et plutôt contraire, sur un résidu d’Est voire de Sud-Est. On pourrait avoir le même type de finish qu’ici, à Dun Laoghaire : tout le monde au contact et de la pétole pour se départager ! »

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