A la vacation radio de ce mardi matin, Yann Guichard décrivait les conditions musclées de cette navigation transatlantique à bord de Spindrift racing.
« On est toujours en avant d’un front ce qui nous permet d’incurver notre route un peu vers le Nord-Est. On va donc faire encore du tribord amures pendant un bout de temps ! Cette deuxième nuit a été un peu plus facile que la précédente et on a constaté que nous étions environ un nœud plus rapide que nos camarades… Les nuits ont l’air de nous réussir. Ça va vite quand même bien que nous ayons mis un peu le pied sur le frein pour préserver le bateau, mais la mer est plus ordonnée maintenant. En revanche, au fur et à mesure que nous montons dans le Nord, les vagues grossissent et il faut trouver le juste milieu côté voilure.
Nous n’avons pas pris de grains cette nuit et le vent était plus stable en intensité, mais nous sommes pile dans la fourchette 24-28 nœuds de vent où il faut choisir d’envoyer le foc solent ou le gennaker. C’est assez éprouvant pour les gars sur le pont : on ne va pas tarder à prendre un ris dans la grand-voile car on essaye de faire les manœuvres lors des changements de quart, toutes les deux heures. Quand on accélère à 35 nœuds, ça devient assez insupportable à l’intérieur ! Pour dormir, ce n’est pas évident : cela dépend des barreurs…
On a fait un beau « planté » en début de nuit : on a sorti les trois safrans de l’eau et la coque a enfourné jusqu’au pied de mât. Un équipier à l’intérieur a fait un vol plané de la cuisine jusque dans les bannettes : il s’est fait un peu mal au dos, mais rien de grave.
Il ne fait vraiment pas froid et c’est assez dur pour les organismes. On est à mi-parcours et on ne devrait pas mettre beaucoup plus de temps pour arriver sur les Scilly ! Nous n’aurons pas de répit jusqu’à Brest puisque lorsque le vent va mollir à 20-24 nœuds de vent, il faut faire encore plus attention ! »