Le local de l’étape, le Normand Fabien Delahaye, a fait la différence dans les vingt derniers milles de cette première étape de La Solitaire du Figaro Eric Bompard Cachemire. Alors que le peloton leader se voyait contraint de mouiller au large de Barfleur, certains solitaires ont pu décrocher l’ancre un poil plus tôt pour retrouver au petit matin des conditions plus favorables, mais les trente premiers restent groupés en moins d’une heure... Le premier bizuth s’offre une belle cinquième place, Xavier Macaire (Starter Active Bridge) réalise un superbe parcours.
60% de la flotte en 60 minutes
« La première nuit après l’arrivée d’une étape est toujours la plus intense. Tu dors d’un sommeil de plomb. C’est presque l’extase » s’extasie justement Isabelle Joschke qui trimballait sa frimousse fraîche ce matin sur les quais de Caen. Mais après cette nocturne à terre où bonheurs et amertumes sont engloutis par la fatigue, il y a parfois des lendemains qui déchantent. Des matins nauséeux à la simple vue des classements.
Cette première étape, toute rocambolesque qu’elle fût, n’était pas, à quelques exceptions près, de celle à filer le cafard. D’abord parce qu’il en reste trois (étapes), ensuite parce qu’une certaine logique hiérarchique a été respectée, enfin parce que pour plus de 60% de la flotte, les écarts ne sont pas conséquents. De Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham), prophète en son pays hier au large d’Ouistreham au neuvième Nicolas Lunven (Generali), longtemps aux avant-postes entre Perros-Guirec et les côtes normandes, il n’y a que 17 minutes et 46 secondes : une pichenette. Il faut ensuite descendre jusqu’au 18e, Romain Attanasio (Savéol), pour passer la barre des 30 minutes de retard. Le cap psychologique de l’heure de débours n’est franchi qu’après le 30e concurrent (David Sineau, Britanie Cosmétiques). Fait notoire : 7 des 10 bizuths de la course figurent dans ce top 30 et pratiquement aucun des favoris n’est écarté. Aucun sauf deux : Eric Péron (Macif 2009) qui termine 34e à 1h26 du blondinet Delahaye et surtout Francisco Lobato (ROFF) qui finit 36e à 3h15’59’’. Cette bévue de Lobato a comme un air de déjà-vu. L’année dernière, pour sa première participation, le marin portugais était passé totalement à côté du premier acte et était arrivé à Gijón 6h58 derrière Armel Le Cléac’h avant de signer une magnifique 6e place dans l’étape suivante à destination de Brest ! L’exemple Lobato prouve qu’il faut garder espoir jusqu’au bout et ne pas se laisser abattre par une première contreperformance.
C’est une consigne que devront suivre les quelques grands déçus de la queue de peloton (on pense à Richomme, Emig, Girolet ou Goodchild). Les autres, soit une grande majorité de la flotte, peuvent garder le sourire : La 42e Solitaire du Figaro ne fait commencer !
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !