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Francis Joyon (IDEC) est arrivé ce mercredi à New York, d'où il prendra le départ d'une traversée de l'Atlantique à la voile en solitaire. Le navigateur français attend désormais une fenêtre météo pour s'élancer. Mais «il n'y a pas de fenêtre intéressante à court terme», a expliqué Joyon. Le record de la traversée de l'Atlantique est actuellement détenu par Thomas Coville.
Francis Joyon a fait tôt ce matin son entrée à la barre du grand trimaran IDEC dans la Gateway Marina de Brooklyn au sud de Manhattan, New York. Après une harassante dernière nuit en mer, en veille permanente à l'intense circulation des cargos sur le fleuve Hudson, Francis Joyon a amarré son multicoque géant dans l'immense et tout nouveau port de plaisance du Gateway Recreational Area. Le trimaran IDEC est désormais à poste, quasiment prêt à s'élancer à l'assaut du record de la traversée de l'Atlantique entre le phare d'Ambrose et le cap Lizard. Le marin de Locmariaquer vient en effet de boucler un long convoyage de près de deux semaines en solitaire, sans déplorer le moindre dégât malgré les nombreux passages de front subis depuis son départ de La Trinité sur Mer ; "Deux ou trois jours de boulot, et IDEC sera en configuration optimum pour s'attaquer à l'Atlantique..."
Quelque peu fatigué par 48 heures sans sommeil passées à bien gérer l'atterrissage sur les côtes américaines et la remontée de l'Hudson vers New York, Francis Joyon jetait ce matin un regard satisfait sur ce long convoyage entrepris en solitaire depuis la Bretagne. Les trains de dépressions virulentes qui encombraient l'Atlantique Nord l'ont contraint à considérablement rallonger la route vers le Nord-Est des Etats-Unis ; "J'avais sciemment choisi de privilégier la bonne gestion du bateau" explique Francis, "en choisissant la glisse plutôt que les "chevaux de bois" contre la mer et le vent. J'ai ainsi rallongé ma route en doublant quasiment la distance théorique entre La Trinité et New York" s'amuse t'il. "J'ai longé le Portugal avant de glisser au plus près des Canaries. Je suis même descendu à la latitude de la Guadeloupe, avant de remonter via les Bermudes..." Un entraînement bien à la mesure de la légende du détenteur du tour du monde à la voile en solitaire. "C'est étonnant" s'exclame t'il avec un brin d'ingénuité, "A chaque navigation, je continue de découvrir des astuces pour mener le bateau plus efficacement, tout en le ménageant. Dans les prises de ris, les changements de voiles, je continue d'apprendre et de m'améliorer." |