01/04/11 MULTI SODEBO: CE N'EST PAS POUR CETTE FOIS POUR THOMAS

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01/04/11 MULTI SODEBO: CE N'EST PAS POUR CETTE FOIS POUR THOMAS
Le Télégramme.com Après avoir coupé la ligne d'arrivée à Ouessant, hier à 13 h 15, Thomas Coville est rentré en soirée dans son port d'attache à La Trinité-sur-Mer. Un retour sur terre chargé d'émotions. Après 61 jours, 7'32'', Coville a donc bouclé la boucle. Sa troisième en solitaire sur ce parcours si exigeant. Là où, en 2008, Francis Joyon avait tourné en 57 jours 13h34'06'', Coville, lui, a mis 3 jours, 10h43'26'' de plus.

2.000 milles de plus
Cela peut paraître énorme mais c'est finalement assez peu quand on sait que le skipper de «Sodebo» a parcouru 28.431 milles à la vitesse moyenne de 19,42 noeuds, là où le skipper de «Idec» avait avalé 26.400 milles à 19,11 noeuds de moyenne. Oui, Coville a dû se farcir 2.031 milles de plus que Joyon. D'où les trois jours d'écart. Pour Coville, cette ligne d'arrivée a sonné comme une délivrance. Comme la fin d'un calvaire qui a duré une semaine. Quand il a compris qu'il ne serait pas à l'heure H sur la ligne d'arrivée. Le temps de récupérer trois équipiers à Ouessant, il était 20h30 quand le maxi-trimaran est venu s'amarrer à LaTrinité. Sous un léger crachin. Et sous une véritable standing-ovation d'un public étonnement fourni. Il n'en fallait pas plus pour que Coville, entouré de ses enfants, craque. C'est un doux euphémisme de dire qu'il a eu toutes les peines du monde à contenir ses émotions. Oui, il a pleuré. A chaudes larmes même. «Ah ben, s'il faut faire un tour du monde comme celui-là pour avoir des émotions comme celles-là...»

L'ardoise magique
Dans un premier temps, il a refusé de prendre le micro que son sponsor lui tendait: «Oh non, je ne sais pas quoi dire». Pas envie de parler. Pas capable surtout. Du champagne Thomas? «En général, c'est réservé à ceux qui gagnent non?» Exact mais a-t-il tout perdu? «Allez, vous avez raison, on va boire un coup quand même». Les micros se tendent, les caméras se mettent à tourner, les flashs crépitent. Et pourtant, les questions ne fusent pas. Que dire? Coville sent la gêne et se lance: «Sur la ligne, le chronométreur ne m'a pas vu tellement il y avait du brouillard. C'est moi qui lui ai donné le top... Et juste après, j'ai hurlé tout seul dans mon bateau». Il a crié comme un lion qui rentre bredouille de la chasse et dont le ventre gargouille. Tel un animal blessé. Puis, comme par magie, en voyant tout ce monde sur le môle des pêcheurs à laTrinité, il s'est senti plus léger. «Oui, cela me fait le même effet que l'ardoise magique qu'utilisent les enfants, ardoise qui efface tout. Cette ardoise, c'est ma femme, mes enfants, mes partenaires, c'est vous».

L'hommage à Joyon
Si Coville est un grand marin, c'est également quelqu'un de fair-play. Francis Joyon ne pouvait pas être présent mais s'il avait été là, il aurait entendu le plus bel hommage qu'on puisse rendre à un compétiteur: «Ce record est détenu par un mec exceptionnel qui se nomme Joyon. Un mec exceptionnel, c'est un mec qui est au bon endroit, au bon moment. Ce soir, je lui dis un grand bravo». Il est 21h: «Sodebo», son fidèle coursier sur lequel il a avalé pas moins de 85.000 milles, tire enfin paisiblement sur ses amarres. La crash-box tribord est bien abîmée mais le reste du bateau est en parfait état. Le marin a ramené sa monture à bon port. «Dame Nature n'a pas voulu que je batte le record mais elle a eu la gentillesse de me laisser rentrer à la maison».

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