17/11/2013 TRANSAT JACQUES VABRE 2013 : MAIS QUI VA AVOIR DU POT ?

17/11/13

17/11/2013 TRANSAT JACQUES VABRE 2013 : MAIS QUI VA AVOIR DU POT ?

Si les deux MOD-70 entament la dernière ligne droite vers Itajai, les premiers Multi-50 sont sortis du Pot au Noir ce matin et les monocoques Imoca tentent d’en trouver l’issue cet après-midi. Et côté Class40’, la descente vers le Cap-Vert n’est pas aussi simple que programmée…

La flotte bénéficie d’un vent modéré sur tout le plan d’eau, de l’entrée dans la baie de Rio de Janeiro où les deux MOD-70 tirent leurs premiers bords dans un système orageux, jusqu’aux îles Canaries où se dispersent les Class40’ tandis que les Multi-50 et les monocoques Imoca ont passé ou traversent un Pot au Noir étonnant, mais finalement assez rapide. Cette instabilité locale de la brise relance un peu les débats pour les quatre catégories de la Transat Jacques Vabre…

Class40’ : Regroupement avant le Cap-Vert

L’échappée belle des deux leaders au passage du cap Finisterre semblait laisser un peu de marge à GDF SUEZ (Rogues-Delahaye) et Mare (Riechers-Brasseur) : il n’en est rien ! Leurs poursuivants sont acharnés et reviennent tout doucement et groupés. Il faut dire que les deux leaders sont tombés les premiers dans une zone de molles qui a tout de même permis aux marins de souffler un peu après une semaine plutôt animée. Sept duos sont étalés en une cinquantaine de milles avec un pack central composé de SNCF Géodis, Watt & Sea, Campagne de France, Tales Santander et ERDF, avec les Autrichiens de Vaquita plus à l’Ouest et Groupe Picoty plus à l’Est. Et tout ce beau monde doit désormais surveiller le retour par les Canaries de Phoenix Europe qui est le plus rapide de la flotte depuis ce midi ! A une journée de l’archipel du Cap-Vert, il y a donc du bouleversement en vue…

Multi-50 : Un pot pourri

Pour Arkema-Région Aquitaine, le remorquage est toujours aussi lent : à trois nœuds et à 150 milles de Madère, Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet ne seront pas en mesure d’expertiser le trimaran retourné avant le milieu de la semaine. Et sur l’eau, les deux leaders se sont livrés à une bataille très incertaine jusqu’à ce matin : plus à l’Est FenêtréA Cardinal (Le Roux-Eliès) a vu son poursuivant le déborder par le large, le dépasser, puis se planter sous un nuage pendant des heures ! Actual (Le Blévec-de Pavant) a tout de même grappillé une bonne cinquantaine de milles dans cette opération traversée du Pot au Noir même s’il se retrouve 40 milles plus à l’Ouest que le leader : avec une vingtaine de nœuds de secteur Sud-Est à Est, les deux trimarans filent rapidement vers Recife qu’ils devraient dépasser lundi soir puisqu’ils vont tous les deux franchir l’équateur avant la nuit, en moins de dix jours et demi...

Imoca : Compression équatoriale

Le Pot au Noir est l’occasion d’un regroupement significatif pour les cinq premiers monocoques Imoca : depuis le Cap-Vert, Macif et PRB se sont succédés en tête mais surtout, leurs trois poursuivants ont fondu sur eux dès qu’ils ont abordé la zone nuageuse en début de nuit dernière. Bien qu’il n’y ait qu’une vingtaine de milles d’écart latéral, les conditions ont été très différentes et Vincent Riou et Jean Le Cam ont réussi à glisser plus dans l’Ouest pour contourner les calmes dans lesquels s’étaient enferrés François Gabart et Michel Desjoyeaux sans qu’ils puissent le prévoir. Le trio suivant a aussi obliqué pour éviter le piège, mais cela ne signifie pas pour autant que ce « club des cinq » est sorti d’affaire ! Il va falloir attendre le début de la nuit pour faire un bilan plus précis, mais incontestablement il y a nouveau départ à l’issue de ce Pot au Noir très atypique…

MOD-70 : Lundi à Itajai…

A moins de 500 milles ce dimanche soir, les deux trimarans monotypes risquent fort d’arriver à Itajai demain soir, soit en moins de douze jours ! Mieux que le temps de référence de Franck Cammas et Franck Proffit en 2003 (11j 23h 10’) quand l’arrivée était jugée à Salvador de Bahia… La performance est spectaculaire pour ces deux équipages qui ne se sont pas encore départagés puisque Edmond de Rothschild (Josse-Caudrelier) n’a qu’une trentaine de milles d’avance sur Oman Air-Musandam (Gavignet-Foxall) alors que les deux MOD-70 abordent ce dimanche soir un front orageux au large du cap Frio, entraînant une bascule du vent du Nord-Est au Sud, avec grains et calmes… Il n’y a rien de joué à ce stade car la brise va s’étioler dans les heures qui viennent au large de l’arrivée !
 

Ils ont dit

François Gabart (Imoca Macif)

« Ce matin, on est en plein dans le Pot au Noir : en ce moment, il n’y a pas beaucoup de vent… Et apparemment, nos camarades en ont derrière ! En fait, on prend les grains les uns après les autres. On est entré dedans en fin de journée samedi avec des nuages plus ou moins noirs et heureusement qu’il y avait de la lune ! On a eu de la brise forte pour arriver jusqu’au 8° Nord, mais depuis c’est du vent faible et instable. La sortie semble être sur le 4° Nord et on est sur le 6° Nord : on a fait la moitié… »

Erwan Le Roux (Multi-50 FenêtréA Cardinal)

«  Je pense qu’on en est sorti, il était temps parce que ça a été long et pénible ! La mer était vraiment croisée, et dans la pétole, tu as le bateau qui gigote dans tous les sens. C’est douloureux nerveusement. C’est plus compliqué de nuit parce que même si avec la lune tu vois les nuages, tu ne vois pas ce qu’il y a dedans, de la pluie ou pas. Alors tu ne te poses pas la question, tu mets un ris et trinquette… Ce matin, c’était un soulagement de voir où est Actual mais on n’en menait pas large. C’est un Pot au Noir qui nous coute cher : 75 milles en 24h… »

Pierre Brasseur (Class40’ Mare)
« La nuit n’a pas été simple, on n’avait pas beaucoup de vent et surtout des nuages qui ne bougeaient pas beaucoup. Du coup, on est un peu restés coincés ! Ce matin, ça se rétablit normalement, on a retrouvé 15 nœuds, les nuages semblent faire partie d’un alizé classique. Dans deux jours, nous serons dans le Pot au Noir. Ce début de transatlantique a quand même été assez sportif. Mais, ça fait plaisir d’être dans le match, on s’est préparé pour ça, on est content d’y être. Il reste un bateau à rattraper, et ça tombe bien car il nous reste un paquet de milles pour le faire ! »

Alessandro Di Benedetto (Imoca Team Plastique)

« Nous avons passé les dernières îles du Cap-Vert. Nous avons du soleil et du bon vent, grand-voile haute et grosse voile à l'avant. Nous avons grignoté quelques milles sur Energa, donc nous sommes ravis ! Nous avons pris une option un peu plus à l'Ouest, un peu plus risquée mais les comptes se feront à la sortie du Pot au Noir, voir si ça a payé ou pas. C'était un choix stratégique pour faire un angle plus avantageux mais bon « aléa jacta est » ! On dirait que cela commence à payer mais il y a toujours Eole et les autres dieux qui auront leur mot à dire… »

Goulven Royer (Class40’ Eärwen)

« Nous avons traversé l'archipel des Canaries hier en fin de journée sur un seul bord entre Gran Canaria et Tenerife avec de l'air accéléré par l'effet Venturi entre les îles, et nous avons attrapé au passage un poisson volant dans le cockpit. Les îles n'étaient malheureusement pas visibles avant le coucher du soleil du fait d'une couverture nuageuse et brumeuse épaisse. Nous nous sommes rattrapés la nuit tombée avec les illuminations de Santa Cruz et de toute la côte. A la suite du refus au Sud de Tenerife, nous avons empanné prudemment dans 25 nœuds de vent. Depuis, c'est parti pour le Cap-Vert et le Pot au Noir en visant les vents plus soutenus à cette longitude. Pas fâché de faire cinq nœuds de plus que les leaders ! »

 

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