« Ce soir, ça va représenter énormément de choses pour Alex. Comprenez-moi bien : nous n’avons pas encore terminé, mais il ne sera jamais aller aussi loin en solitaire et le fait de passer le cap Horn avec succès en 4e position est le point culminant de 15 années de travail acharné de sa part. C’est la dernière grande étape avant l’arrivée et Alex a fait une superbe course jusqu’à présent. Il a travaillé si dur, ces dernières années (et son équipe aussi), qu’il le mérite. Il a subi de nombreuses critiques négatives toutes ces années. Il a la peau plus dure que la plupart des gens, mais cela l’a quand même meurtri. Peu de skippers auraient bossé autant que lui. Il a fait quatre transatlantiques en 6 mois, dont une en un temps record… » nous confiait Stewart Hosford, le chef de projet d’Hugo Boss.
Il est vrai que le marin britannique n’avait jamais réussi à boucler ses tours du monde en solitaire (deux Vendée Globe, une Velux 5 Oceans). Mais dans ce 7e Vendée Globe, il a montré qu’il était parfaitement dans le coup et même très compétitif avec un bateau d’ancienne génération.
Réputé naviguer pied au plancher, Alex Thomson dispose à son tableau de chasse de nombreux records de vitesse. Jusqu’à cette année, c’est lui qui détenait la plus grande distance parcourue en 24 heures, en solitaire sur un 60 pieds Imoca. Mais ses 468 milles sont tombés dans l’océan Indien et il a lui-même battu son propre chrono le 12 décembre avec 477,14 milles au compteur (soit 20,3 nœuds de moyenne). Son bateau argenté est aussi le quatrième plus rapide de la flotte, avec une moyenne de 15,1 nœuds sur les 19 706, 12 milles réellement effectués sur l’eau.
Mais tout n’est pas qu’une affaire de vitesse dans le Vendée Globe. Il faut aller au bon endroit, faire corps avec son bateau, et ne pas casser. A ce titre, Thomson a fait preuve d’une sacrée ténacité en réparant à deux reprises des barres de liaisons. Il va également devoir s’attaquer à son hydrogénérateur cassé, qui le prive d’une partie de l’énergie nécessaire pour être parfaitement autonome jusqu’à la fin.
Quoi qu’il arrive, cette nuit, vers 3 heures du matin, il aura accompli une part de son rêve…
C.El