04/12/12 VENDÉE GLOBE 12 : RÉSUMÉ DU 25éme JOUR DE COURSE

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04/12/12 VENDÉE GLOBE 12 : RÉSUMÉ DU 25éme JOUR DE COURSE
Visiblement, l’entrée dans l’océan Indien n’a rien d’une sinécure. Des vents instables, une mer croisée, des incertitudes météorologiques, le menu des dernières heures s’est révélé particulièrement indigeste pour les solitaires au large de la pointe de l’Afrique. En revanche, les poursuivants semblent retrouver quelques couleurs.
 

« Les derniers seront les premiers. Pain blanc après pain noir… » Les solitaires en route sur les traces de l’Indien ont tout leur temps pour digérer diverses métaphores concernant leur position au sein de la course, de même que la manière de le vivre. Tous ont l’occasion de vérifier la fragilité d’une situation qui peut basculer en quelques heures. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) qui, hier encore, pouvait sembler décroché du trio infernal Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), François Gabart (MACIF), ne pointe plus qu’à 77,8 milles de la tête de course, à moins de vingt milles du podium. Et pourtant, le navigateur suisse n’était qu’à moitié satisfait du comportement de sa machine, exprimant son sentiment de ne pas réussir à aller très vite. Comme quoi, vérité d’ici peut valoir mensonge ailleurs. Pour tous les solitaires engagés dans l’Indien ou bien en passe de l’être, il s’agit de trouver le moyen d’aller au plus vite, au plus court vers la porte de Crozet, avant de se faire happer par les calmes de l’anticyclone qui se constitue dans le nord de cette nouvelle marque de parcours.

Géométrie appliquée

Un navigateur manie l’art consommé de la parabole. Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets), en contournant l’anticyclone de Sainte-Hélène par l’ouest, a renoué avec la pureté de certaines figures géométriques, décrivant une courbe harmonieuse vers les quarantièmes. Mais surtout, le navigateur aux 4000 sponsors déboule à plus de 15 nœuds de moyenne. Après avoir croqué Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur), nul doute qu’il aimerait bien accrocher à son tableau de chasse l’Akena Vérandas d’Arnaud Boissières. Mais avec un bateau de même génération et l’expérience d’un tour du monde sous la quille, il n’est pas dit que la brebis vendéenne se fasse croquer sans résistance par le loup cornouaillais. Pour Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) comme Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), une navigation toute en méandres témoigne de leur volonté de couper au plus court sans pour autant se faire piéger par Sainte-Hélène, toujours aussi pugnace.

Des bateaux et des hommes
Dans ces mers chaotiques, ces vents variables et violents, les bateaux souffrent. Les navigateurs parlent des masses d’eau qui submergent littéralement le pont du bateau, des étraves qui plongent dans la vague précédente quant le voilier part au surf, des craquements sinistres quand les quelques tonnes de carbone s’écrasent à l’arrière d’une vague trop abrupte. Face à cette situation, les solitaires se divisent en deux camps. Les pragmatiques froids analysent avec lucidité les contraintes que subit leur outil de travail, se reposent sur les calculs de résistance des matériaux des bureaux d’études. D’autres ont une relation plus charnelle avec leur monture et n’hésitent pas à cajoler leur bichon, lui parler, lui donner des petits noms ; ils endurent avec lui quand la mer le malmène. Dans un cas comme dans l’autre, il faut une part de fatalisme, faire confiance à son bateau, s’habituer au vacarme, aux mouvements désordonnés et finir par considérer que ce qui était, hier encore, insoutenable est parfaitement tolérable aujourd’hui. Chacun voit midi à sa porte.


25e jour de course - Mardi 4 décembre par VendeeGlobeTV
 

Nuit agitée pour Bernard Stamm et Mike Golding

Les mots de Mike Golding : « Nous sommes passés d’un Code 3 à un Code 7, avec un ris, puis deux ris. Je me couché deux fois sur l'eau. Ce n'était pas tant à cause de la taille de la voilure, mais plutôt à cause de la mer qui était forte, dans un état chaotique et les vagues nous ont fait chaviré deux fois. Nous avancions autour de 30 nœuds et c’était très compliqué de trouver la bonne combinaison de voiles.

Ces conditions étaient prévues, mais pas avec de si fortes rafales. Quand s'est couché, il y avait des pointes à 40 nœuds et de forts changements de direction. Donc ce n'était pas très propice pour naviguer plus vite et nous avons dû lever le pied ».


Message de Bernard Stamm ce matin : Bonjour, Nuit agitée à bord de Cheminées Poujoulat. Agitée et humide. Je suis au portant avec du vent entre 20 et 28 nœuds. Ça  glisse pas mal, il fait beau en plus, donc c'est le bonheur. Hier en début de nuit, j'ai eu une mer très difficile. C'était une mer où les vagues se croisent, du coup elle était totalement désordonnée. Au portant, le bateau faisait des sauts de vagues impressionnants et quand il retombait avec force dans le creux de la vague, ça faisait un vacarme inquiétant. Puis ça s'est rangé, petit à petit. C’est passé par un stade où Cheminées Poujoulat butait systématiquement dans la vague suivante après le surf. Résultat, des mètres cubes d'eau sont passés sur le pont.

Là, ça va bien. J'ai l'impression qu'on avance sensiblement à la même vitesse que le système et que le vent peine à s'établir correctement.

Dominique Wavre dans un shaker
Difficile de trouver le réglage moyen, le vent forcit et mollit à chaque nuage. La mer reste forte, les déferlantes arrivent par le travers, on prend de beaux coups de gite sans forcement accélérer. Le terrain de jeu est très confus aujourd'hui, d'une part la longue houle d'Ouest permet au bateau de surfer et d'autre part les vagues croisées l'en empêchent en secouant la carène dans tous les sens à chaque accélération. Mirabaud tape beaucoup, il y avantage à bien se tenir !

Derrière cette dépression, un anticyclone nous menace avec le risque de se faire piéger dans la molle. Deux stratégies, faire route directe, ou plonger au Sud pour garder un peu plus de vent mais se rallonger la route. Dans tous les cas il faudra un peu de chance pour s'extirper de là.

L'eau s'est nettement refroidie, pour la première fois j'ai eu la débattue (l'onglée en Français !) à la fin d'une manœuvre. Allez, je repars aux réglages ! Dom


 

 

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