Source AFP Le Français Louis Burton, dont le voilier Bureau Vallée a été heurté par un chalutier dans la nuit de mardi à mercredi au large du Portugal, a annoncé qu'il rentrait aux Sables-d'Olonne (Vendée) pour réparer les avaries provoquées par la collision et qu'il n'abandonnait pas. Bureau Vallée, un plan du cabinet Farr Yacht Design lancé en 2006, a été heurté vers 4 heures sur son flanc bâbord (gauche) par un bateau de pêche à environ 400 milles (750 km) de Lisbonne.
Louis Burton, le benjamin (27 ans) de la flotte de 20 skippers ayant pris samedi du port sablais le départ de la 7e édition du Vendée Globe, attendait le verdict des techniciens de son équipe pour prendre une décision. Il avait, pour cela, envoyé dans la matinée des clichés de la pièce de gréement endommagée (galhauban bâbord) lors de la collision.
Cette collision avec un chalutier est la deuxième de la course après celle, lundi, dans les mêmes parages mais beaucoup plus violente, qui a contraint le Français Kito de Pavant (Groupe Bel) à abandonner. Mercredi après-midi, Burton a pris la décision de rentrer à la voile pour réparer le galhauban endommagé à plusieurs endroits.
Source Vendée Globe.org "Moi ça va, l’émotion du choc est un peu redescendue et je fais route vers les Sables d’Olonne. En fait j’étais parti chercher un front et j’avais encore deux heures à faire avec 30-35 nœuds. Il y avait une très mauvaise visibilité, une grosse mer. J’étais connecté, radars et AIS allumés. J’étais sous la casquette du roof en veille et je marchais à 20 nœuds à peu près puis j’ai entendu craquer derrière. J’ai tourné la tête et là j’ai vu longer un chalutier de taille moyenne. Tout de suite, j’ai pris une lampe un peu en panique pour aller voir si sur la coque il n’y avait rien et puis j’ai levé la tête et j’ai vu qu’il y avait des chocs sur le hauban. Du coup, j’ai été obligé de virer de bord. Je suis reparti dans un premier temps tribord amure en mettant cap sur Lisbonne en cherchant à m’approcher de la terre le plus vite possible. Ensuite, j’ai pris des photos au lever du jour pour mon équipe technique afin donner une indication sur le niveau du choc au niveau du hauban. En gros, le hauban est trop abimé pour que je puisse continuer comme ça. Il y a peut-être moyen d’arriver à remonter aux Sables dans le délai imparti (Louis à jusqu’au 20 novembre 13h02 pour reprendre le départ, ndlr) pour le retour au port. On est en train d’essayer de faire faire sur mesure cette pièce mais ce n’est pas évident car ça prend environ trois semaines. Voilà, pour l’instant on y croit, je suis en tribord, j’essaye de faire avancer le bateau le plus vite possible pour gagner du temps par rapport aux Sables en sachant que je ne peux pas virer de bord sans risquer de tout mettre par terre.
Je suis encore à 700 milles des Sables. Les conditions vont faiblir à partir de demain. Le routage me fait arriver dans quatre jours à peu près en sachant qu’il y a aussi des manœuvres en bâbord amure à faire et il y a aussi la pétole à traverser à un certain moment donc je suis malheureusement assez incertain sur mon arrivée précise aux Sables d’Olonne.
Ça fait mal car un tel investissement, pendant si longtemps, avec tous les partenaires, avec Bureau Vallée, avec l’équipe, c’est une sensation d’arrêter brutalement à cause d’un choc comme ça, c’est une sensation d’injustice. Ça fait partie du sport mais ce n’est pas facile à gérer et je n’aurais pas cru que ça arriverait."