Déclaration de Bubi Sanso : « Il fallait arriver. Dans cette étape, nous avons cassé pas mal de bricoles, qui sont essentiellement dues à la jeunesse du bateau dont c’était la première navigation en course. Nous avons eu des problèmes d’enrouleur de solent notamment et pas mal de petits pépins techniques qui nous ont handicapés. Comme Groupe Bel et Cheminées Poujoulat, nous avons payé le passage de Gibraltar. Sinon, je suis très content de la manière dont le système de recharge des batteries a fonctionné. Nous n’avons eu aucun problème de ce côté. En ce qui concerne le Vendée Globe, nous devons améliorer la fiabilité du bateau et retravailler sur les voiles. Pour la deuxième étape, nous avons une job list assez conséquente. C’est pourquoi nous avons demandé à la direction de course une dérogation pour ne pas participer aux chronos devant Cascais… »
Interrogés peu après leur arrivée sur le ponton, Bernard Stamm tout comme Kito de Pavant dévoilaient des sentiments ambivalents : plaisir d’être enfin arrivés à Cascais, qui plus est, au terme d’une journée de navigation comme on les rêve ; déception de s’être fait décrocher de la tête de course et d’avoir constaté que les passages à niveaux ont toujours joué en faveur des leaders ; satisfaction enfin d’avoir pu mesurer le chemin parcouru en direction du Vendée Globe et d’avoir pu pousser le bateau grâce à des équipages au top de leur forme. ACCIONA 100% EcoPowered, à encore près de 70 milles de l’arrivée devrait arriver, si le vent se maintient, aux alentours de 22h00 (heure française).
Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) : «C’était vraiment très variable. On a certainement dû moins bien négocier les zones de transition. Mais on est plutôt content d’avoir pu régater avec Groupe Bel. Le bateau va bien, mais il est encore très dur. A chaque transition, on perd du temps. Mais une fois que c’est établi, on va carrément pas mal ! Il faut encore qu’on travaille la configuration actuelle du plan de voilure qui n’est pas vraiment typée pour le solitaire. A côté de ça, on craignait que le bateau soit pénalisé dans le petit temps et on a pu constater qu’il allait bien. On n’a pas de souci de vitesse. L’équipage a été sympa, parce que ces dernières vingt-quatre heures ils m’ont laissé dormir. C’était fou de se retrouver ensemble avec Groupe Bel au cap Saint-Vincent alors qu’on avait pris deux options radicalement opposées. »
Kito de Pavant (Kito de Pavant) : «Comme d’habitude en Méditerranée, on a eu un peu de tout dans cette étape. On s’est fait décrocher dès la première nuit et c’est dommage, parce que je pense que, paradoxalement, on a très bien navigué. Ça a bien fonctionné à bord, même dans des conditions difficiles. On a quand même établi des records de lenteur entre Gibraltar et Tarifa où on a mis 14 heures pour faire les 14 milles qui séparent les deux points. On s’est bien amusé entre le chat et la vache qui sourit. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir pu comparer Groupe Bel avec tous les bateaux de la flotte. Avec l’équipage, on s’est régalé. A partir de demain, il va falloir s’habituer à naviguer avec des manœuvres très longues et pas toujours très jolies à voir, mais vous ne serez pas là pour les voir… »
Armel Le Cléac’h,
«On est forcément un peu déçu. Le résultat n’est pas totalement satisfaisant, mais en même temps, on n’est pas non plus dans le groupe des derniers qui doivent encore batailler pour arriver. On était derrière les trois premiers à la sortie du détroit de Gibraltar. On a voulu tenter un coup pour se démarquer, parce que sinon, c’était un peu à la queue leu leu. L’option n’a pas été payante, on a pris du retard. Ensuite, on a assuré notre quatrième place dans la remontée vers Cascais. L’étape était intéressante : on a eu beaucoup de manœuvres, beaucoup de choses à voir. Pour moi, c’était ma première grande régate en équipage. Mener le bateau dans ces conditions, c’était vraiment sympa et l’équipe technique a pu voir beaucoup de choses dans l’optique du Vendée Globe. On a encore quelques bricoles à faire avant d’aller aux Sables d’Olonne. La nuit dernière, j’ai abandonné mon poste de navigateur pour celui de dormeur. L’équipage m’a laissé dormir dans la perspective de la navigation en solitaire qui arrive. On savait que le programme était intense sur cette Europa Warm’Up, mais l’équipe est motivée et opérationnelle.»
VIRBAC-PAPREC 3 un équipage très soudé
Après 4 jours, 3 heures et 44 minutes de course éprouvante physiquement comme mentalement, les membres de l'équipage embarqués à bord de Virbac-Paprec 3 aux côtés de JP et Bilou nous confient leurs impressions sur cette première victoire en équipage à l'occasion de la première étape de l'Europa Warm Up.
Tanguy Le Glatin : « Nous étions très soudés »
« C'était ma première course en Imoca 60, c'était vraiment génial. On a surtout été performant la nuit, en particulier celle suivant notre départ où l'on a réussi à s'échapper. Après malheureusement nous nous sommes fait rattraper, c'était un moment difficile... C'est à partir de ce moment là qu'il y a eu une véritable cohésion de groupe, nous étions très soudés, on s'est vraiment battus pour rester dans le match. C'était mon premier passage du détroit de Gibraltar, ce fût un moment symbolique et particulièrement délicat. Je suis très heureux d'avoir participé à cette aventure et content de notre résultat !»