05/03/2012 IMOCA : BERNARD STAMM ET CHEMINEE POUJOULAT : "J'ai hate de remettre ma casquette de

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05/03/2012 IMOCA : BERNARD STAMM ET CHEMINEE POUJOULAT : "J'ai hate de remettre ma casquette de marin..."

Tribune de Genève - Le Vaudois va enfin remettre son bateau à l’eau et se concentrer sur la préparation du Vendée Globe.


Nuit noire. Mer croisée. Bourrasques oscillant entre 30 et 40 nœuds. C’était le théâtre de cette nuit du 6 au 7 novembre 2011. Alors qu’il naviguait aux avant-postes de la Transat Jacques Vabre, Bernard Stamm était victime d’un brutal coup d’arrêt à 130 milles au nord de l’Ile de San Miguel aux Açores.

Eventré par un objet flottant non identifié, Cheminées Poujoulat avalait des litres d’eau salée. Le marin et son coéquipier, le Français Jean-François Cuzon, jouaient alors les filles de l’air en s’échappant par hélicoptère. Ils laissaient le 60 pieds dériver dans l’océan déchaîné. Quelques jours plus tard, le marin vaudois récupérait un bébé bien mal en point.

Cinq mois plus tard, le décor a changé. Après un long chantier hivernal, Cheminées Poujoulat fume à nouveau. Il sera remis à l’eau jeudi. De quoi redonner le sourire à Bernard Stamm, qui n’a pas ménagé ses efforts pour pouvoir aborder le prochain Vendée Globe dans les meilleures conditions. Interview d’un marin qui voit enfin le bout du tunnel.

Bernard Stamm, quel est votre sentiment alors que «Cheminées Poujoulat» s’apprête à retrouver son élément naturel?

Je suis forcément très heureux. Impatient, aussi. Ça va être comme un nouveau départ. On devrait faire ça jeudi à Brest. Mais ça dépendra encore de la mise en place de la quille neuve, qui remplace celle qui a été endommagée lors de la Jacques Vabre.

Votre bateau sera comme neuf?

Au niveau des émotions, ça va être un peu comme une première mise à l’eau. Sauf que cette fois, nous avons un certain recul, puisqu’il a déjà fait ses preuves. On ne repartira pas de zéro.

Depuis votre avarie, on peut dire que vous n’avez pas chômé.

C’était une véritable course contre la montre. Pendant cinq mois, j’ai enfilé ma casquette de chef de chantier. J’ai donc hâte de remettre celle de marin. Il y avait quasiment tout à refaire. Je dirigeais une équipe de 18 personnes qui a bossé très dur. On a fait construire la pièce qui a servi à réparer le bordé tribord dans le chantier Décision d’Ecublens. C’était pratique, car ils avaient le moule qui avait servi lors de la construction de la coque du bateau. L’appendice de 15 m2 a été greffé en février.

La taille de cette pièce donne une meilleure mesure de l’avarie subie. Après analyse, avez-vous découvert la nature de l’objet fatal?

On ne le saura vraisemblablement jamais avec exactitude. C’était sans doute un gros conteneur.

Comment expliquer que, sur le moment, vous n’ayez rien entendu ni ressenti?

Nous ne l’avons pas heurté de face mais sur le côté. Et puis, dans ces bateaux, et dans les conditions dans lesquelles nous naviguions, il y avait du bruit à chaque choc contre une vague.

Cet épisode appartient désormais au passé. Vous voilà repassé en mode Vendée Globe?

J’y suis déjà depuis un bon moment. Je pense que l’édition 2012 sera très relevée. Cette course fait rêver les marins et les sponsors. Du coup, nous serons sans doute plus de 20 au départ, malgré le contexte économique morose.

Suite à vos soucis, êtes-vous en retard dans votre préparation?

Pas tant que cela, en fait. Car de toute façon, des modifications étaient agendées cet hiver pour faire passer Cheminées Poujoulat en mode solitaire. L’incident a simplement rajouté une grosse somme de travail. Sans cela, j’aurais repris la navigation depuis une dizaine de jours. Finalement, le handicap est minime.

Vous deviez être au départ de l’Europa Race le 5 mai à Istanbul. Qu’en est-il?

Apparemment, la 1re étape a été annulée, davantage pour des raisons politiques qu’économiques (ndlr: problème entre la Turquie et la France à propos de la reconnaissance du génocide arménien) . Mais nous allons courir les deux autres étapes. De Barcelone à Lisbonne, en équipage, et de Lisbonne à La Rochelle en passant par les Açores et le Fastnet, en solitaire.

Et cette fois, pas question de vous arrêter dans l’archipel portugais.

Les Acores, ça va bien. J’ai déjà donné (rires) . C’est très joli mais pas au point d’avoir envie d’y retourner.

 

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