Entretien avec Philippe Facque, directeur général de CDK Technologies.
Une année difficile humainement avec le décès d'Hubert Desjoyeaux. Toute l'équipe se sert les coudes. Nous avons un peu réorganisé l'entreprise mais sans faire appel à des techniciens de l'extérieur. Ce départ brutal est un coup dur et nous avons senti une solidarité qui nous permet de faire vivre l'entreprise.
La victoire de Banque Populaire V dans le Jules-Verne, c'est une fierté pour tous les gars du chantier. Pour parvenir à ce genre de prouesse, il faut un bateau stable et bien construit. On peut dire que CDK a participé à ce succès ! Mais nous avons déjà les yeux rivés sur le départ du Vendée Globe, en novembre. C'est un rendez-vous important pour CDK. Quatre de « nos » bateaux prendront le départ, c'est notre fonds de commerce et une vitrine immense. Dans le milieu de la course au large, c'est la réputation qui joue.
Chaque année, nous faisons grossir notre chiffre d'affaires, qui tourne autour de 6 millions d'euros. Nous avons la chance d'avoir beaucoup de travail pour les 48 personnes que nous employons à Lorient et Port-la-Forêt et des carnets de commande déjà bien remplis. Pour 2012, nous sommes saturés de travail jusqu'à juin, ce qui nous laisse entrevoir l'avenir avec sérénité.
Port-la-Forêt, c'est l'âme de CDK. Nous avons construit les chantiers de Keroman, à Lorient, pour pouvoir préparer le Banque Populaire de Loïc Peyron mais CDK, c'est la famille Desjoyeaux, c'est La Forêt-Fouesnant. Il y a une relation presque filiale avec les enfants Desjoyeaux. Et on n'exclut pas, si c'est possible un jour, une collaboration avec Michel Desjoyeaux.
La situation économique fait que les sponsors se désintéressent de la voile. Nous sommes désolés de ce qui arrive à Bilou. Ce genre de désengagement, c'est assez rare. J'espère qu'il va vite retrouver quelqu'un, c'est un grand coureur.
Recueilli par Julien COQUET. [SOURCE Ouest France]