C'est ce matin, vers 7h, que Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou ont basculé en Mer des Caraïbes, obligés de faire un petit contre-bord pour contourner Mona Island, petite île située entre la République dominicaine et Porto Rico. A 1000 milles de l'arrivée, les deux skippers de Virbac-Paprec 3, ont profité de la nuit de lundi à mardi pour accroître leur avance sur leurs dauphins, Alex Thomson et Guillermo Altadill (Hugo Boss) qui pointent à 82 milles. Pour la troisième place, la course de vitesse se poursuit entre Macif (Gabart-Col), à 243,5 milles des leaders, Banque Populaire (Le Cléac'h-Pratt), à 250,5, et Bureau Vallée (les frères Burton), à 262. En Multi 50, Actual (Le Blévec-Manuard) continue sa descente de l'arc antillais vers la Barbade, avec 207 milles d'avance sur Maître Jacquies (Féquet-L. Escoffier), tandis qu'en Class 40, l'écart reste stable, 130 milles, entre les leaders d'Aquarelle.com (Bestaven-Drouglazet) et ERDF-Des Pieds et des Mains (Séguin-Richomme).

Virbac-Paprec 3 a franchi le passage de Mona cette nuit situé entre la République Dominicaine et Porto Rico. Pour célébrer cette entrée en mer des Caraibes en tête de la flotte Imoca, JP et Jérémie ont dégusté un saucisson et de l'eau gazeuse ! Après 13 jours de course, le duo redécouvre la terre, un moment magique qui donne du baume au cœur pour les 965 milles restants à parcourir pour rallier Puerto Limon. Au classement de 8h, Virbac-Paprec 3 possède 76,6 milles d'avance sur leurs poursuivants Hugo Boss. Les prochains jours s'annoncent complexes. La navigation dans les alizés soutenus et l'arrivée dans des zones de vent faible demande une vigilance particulière aux marins.
JP :
"C'est la première fois que je passe à Mona Passage. On a vu l'île de Mona, les lumières de Porto Rico, on voit juste la côte se dessiner... C'est une très belle nuit avec des nuages diffus, quelques grains et belle lune qui commence à diminuer, des étoiles, une coloration un peu magique…On a une bonne marge de sécurité mais ce n'est pas le bunker absolu, il peut se passer des choses dans le fond du Golf, il ne faut pas qu'on casse, il reste un quart de la course ce n'est pas rien ! On reste attentif au moindre bruit du bateau et on évite la grosse bourde météo parce que les choses peuvent très vite se renverser."
►Mike Golding (Gamesa) : « Nous avons souffert de notre décision de contourner cette zone de vent faible et nous en payons le prix aujourd’hui. Nous avons eu un petit problème la nuit dernière avec l'un de nos enrouleurs. Du coup, le gennaker est passé à l’eau. Nous avons passé deux heures et demie à le remonter à bord, ça nous a pris beaucoup d’énergie, mais sinon tout va bien à bord. Nous sommes tous deux très fatigués, c'était assez difficile de ramener la voile sur le bateau, nous allons la lainer pour pouvoir la hisser de nouveau. Nous avons récupéré un peu, la navigation est agréable sous une belle journée ensoleillée avec 20-25 nœuds de vent. Le bateau est rapide aux allures portantes. Le routage dans les Caraïbes semble un peu simple, il ya un schéma météo assez uniforme, qui définit la trajectoire. Les options sont bien moins nombreuses que ce qu’elles étaient dans l'Atlantique ces deux dernières semaines, ce qui est dommage parce que cela signifie moins de possibilités, mais une course comme celle-ci n'est jamais terminée tant que la ligne n’est pas franchie. »
►Sébastien Col, MACIF : C''est vrai, ça fait un petit moment qu'on n'a pas donné de nouvelles. Désolé mais la course est très prenante et le match a trois avec Banque Pop et Bureau Vallée ne nous donne aucun répit. Ça glisse bien, on a entre 20 et 25 nds de vent, avec une mer formée,assez courte. On en garde un peu sous le pied quand même, car c'est un peu casse bateau avec de gros enfournements. Et on ne peut pas lacher la barre. On a remis les bottes car c'est très humide, on prend plein de paquets d'eau dans la figure. Il fait nuageux, les nuits sont tres sombres, la lune ne perce pas la couverture nuageuse. Bref c'est sport, alors la devise : "on prend soin du bateau et des bonhommes" est dans nos esprits. La ligne d'arrivéee est encore loin... mais arrive vite en même temps. Un Embrasso de l'équipe des "morts de faim".
Dépossédé ce week-end de sa place de leader de la première étape de la Volvo Ocean Race à cause d'une option le long des côtes africaines peu payante, Groupama a cessé de perdre des milles sur la concurrence lundi, l'écart s'étant stabilisé lors des 24 dernières heures, avec de bonnes pointes de vitesse pour Franck Cammas et ses hommes qui filent actuellement à 20 noeuds vers l'île brésilienne de Fernando de Noronha, marque de parcours obligatoire avant de faire route vers Le Cap. Ce mardi matin, Puma mène toujours la danse, talonné à 5 milles par Telefonica, tandis que Camper-Emirates Team New Zealand est à 157 milles, Groupama à 336.
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