Après avoir choisi de mettre un peu de sud dans leur route pour échapper au plus fort du mauvais temps, enchaîné des virements de bord et accepté de perdre du terrain face aux deux leaders de la flotte Imoca ayant persisté dans l'ouest, Bernard Stamm et Jean-François Cuzon ont signalé, hier soir aux alentours de 23h30 à la direction de course de la Transat Jacques Vabre, que Cheminées Poujoulat était victime d'une importante voie d'eau à l'avant de la cadène (pièce sur laquelle sont frappés les câbles tenant le mât) sur le côté tribord alors qu'ils naviguaient dans 30 nœuds de vent, à 130 milles dans le nord des Açores et pointaient en 3e position du classement. « Le bateau filait à 15-16 nœuds au reaching. Nous naviguions sous trinquette avec deux ris dans la GV mais nous venions de décider de prendre un deuxième ris et de changer la voile avant en envoyant l'ORC. C'est à ce moment-là que je suis rentré à l'intérieur et que j'ai constaté que c'était plein d'eau. Sous le vent, j'ai notamment aperçu le gennaker que nous avions rentré en vrac au moment du départ dans la soute. Il avait migré tout seul dans la cellule de vie. Je n'ai pas eu besoin de réfléchir longtemps pour comprendre l'ampleur du problème. Nous avons immédiatement arrêté le bateau. Une voie d'eau particulièrement visible est apparue. Rapidement, nous avons tout fait pour sécuriser Cheminées Poujoulat », a détaillé le skipper suisse, peu après son retour sur la terre ferme. |
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La fin de nuit sonne la sortie de la dépression pour les IMOCA, Hugo Boss en tête, mais pour les Class40, plus à l’est, les choses sérieuses vont commencer. En Multi50, Actual navigue dans la partie sud de ce front, sous les Açores, dans des conditions beaucoup plus clémentes, quoique… Avec 25 à 28 nœuds de vent sur une mer formée, Yves Le Blevec et Samuel Manuard subissent tout de même les affres de la météo. Au tableau des avaries, Cheminées Poujoulat de Bernard Stamm et Jean François Cuzon déplore une importante voie d’eau qui les oblige à stopper leur progression. L’équipage devrait prendre une décision dans la matinée concernant la poursuite de la course. En prenant cette route la plus au nord de la flotte, Hugo Boss et Virbac Paprec 3 s’attendaient à se faire chahuter. Le passage du front a été conforme aux prévisions mais derrière, le vent est toujours bien soutenu. Avec 35 nœuds établis et un peu plus de 40 dans les rafales, le duo de tête fait désormais route au sud-ouest. Intercalé entre le nord de la flotte et les Acores, Banque Populaire, troisième, devance le plus sud des IMOCA, Macif, positionné à seulement 46 milles de Faial. Excepté Mirabaud qui navigue toujours vers l’ouest, l’ensemble des IMOCA a pu virer derrière le front pour faire une route plus sud dans l’est des Açores. |
JP à la vacation officielle ce matin
« On a passé le plus gros du front, avec un changement de direction du vent il y a 4h, 35 nœuds établi avec des pointes à 40-42 nœuds. C'est fort, c'est puissant ! On a une dépression quasi hivernale, on a pris énormément de vent, de pluie… Virbac-Paprec 3 semble costaud, et on a une bonne entente avec Jérémie. On a pris l'option nord, plutôt plus musclée que ceux qui sont partis au sud… J'espère que ça va payer ! Nous sommes allés chercher le plus fort de la dépression, maintenant on est dedans, on essaie d'exploiter au maximum. J'espère qu'on va avoir les positionnements bientôt pour voir ce que ça donne…»
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La nuit a été compliquée pour PRB. Entre le point de 4h30 et 7h30, Vincent Riou et Hugues Destremau se sont déroutés vers les Açores. La raison, la cloison étanche a explosé sur 2 mètres. Une escale à Terceira est envisagée, mais les travaux à effectuer semblent assez conséquents.
Après le passage du front cette nuit et des vents atteignant les 35-40 nœuds, Vincent et Hugues ont souhaité faire un tour dans le bateau pour vérifier que ce coup de vent n’avait pas abîmé PRB. Il était 4h30 HF. C’est à cette occasion qu’ils ont découvert que la cloison étanche à l’avant de la soute à voiles était cassée. « Elle est défoncée sur deux mètres de long » précise Vincent. Il n’y a pas de voie d’eau à bord de PRB mais les deux hommes ont décidé de faire route vers les Açores pour examiner de plus près et dans des conditions optimales cette avarie.
Le port d’Horta, port d’accueil habituel des voiliers de course en escale aux Açores, est difficilement accessible pour le monocoque vendéen. « J’aurais préféré aller là-bas mais l’état de la mer et la direction de vent n’est pas favorable pour soulager le bateau » raconte Vincent qui a donc fait le choix de se diriger vers l’île de Terceira. PRB devrait pouvoir s’amarrer à Praia de Vitoria située à l’Est de l’île. Vincent et Hugues ne sont pas en danger et progressent plein vent arrière à 8-9 nœuds. Ils sont actuellement à 100 milles de Terceira et devraient pouvoir atteindre l’île dans une dizaine d’heures. Vincent décidera alors s’il peut poursuivre la course mais pour l’instant, les espoirs sont minces. « Je pense qu’il nous faudrait au moins trois jours pour pouvoir faire la stratification nécessaire et en plus, je n’ai pas le matériel avec moi » concluait tout à l’heure le skipper de PRB. |
CLASS40
Rien ne bouge pour les deux leaders (Aquarelle.com et Concise 2) mais avec l’abandon, hier soir d’Initiatives – Alex Olivier, Damien Seguin et Yoann Richomme sur ERDF des Pieds et des Mains prennent la troisième place à 90,9 milles du leader. Toujours dans son option ouest, Partouche navigue actuellement à 60 milles de Lisbonne. Le tandem évolue dans un flux de nord de 8 à 10 nœuds le long de la côte et la sortie vers l’ouest ne semble pas encore bien ouverte.