"En termes de carène, de poids et de performances pures, il a vraiment du potentiel, j'ai gagné en nervosité par rapport à Brit Air, ça va dans le bon sens par rapport notamment aux derniers Verdier. Sur le gréement (mât-aile avec outriggers, ndlr), c'est un choix que j'apprécie. Après, il y a des petites choses que j'aurais faites différemment, parce que chaque skipper a sa propre vision en termes d'ergonomie et d'aménagement, mais on a déjà fait quelques petites modifications pour mettre le bateau à ma main. Et cet hiver, on profitera des deux transats pour préparer et peut-être modifier le bateau en vue du Vendée Globe. Dans quel sens ? Optimiser l'aménagement et insister sur quelques points sur lesquels la construction s'est faite rapidement, par exemple les ouvertures à l'intérieur du bateau ne sont pas aussi grandes que j'aimerais pour pouvoir passer, ça avait été fait parce que des moules étaient disponibles dans l'atelier chez CDK quand ils ont construit le bateau. Pareil pour les dérives. Mais aujourd'hui, le bateau me convient largement, il faut d'abord que j'apprenne à le maîtriser dans toutes les conditions au large. Avec Christopher, on était plutôt habitués à des plans Finot, là, c'est un peu différent, il faut qu'on ait des sensations, ça veut dire beaucoup de navigation et de confrontations, on est encore dans le stade d'étude et de comparaison avant d'aller plus loin pour d'éventuelles évolutions. Après, il ne faut pas non plus tout changer, on va se retrouver assez vite à moins d'un an du Vendée, à un moment, il faut respecter des choix techniques pour naviguer et fiabiliser le bateau, parce que le Vendée, il faut avant tout le finir."
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Banque Populaire, le bateau de vos rêves ? "J'ai gagné en nervosité"
"En termes de carène, de poids et de performances pures, il a vraiment du potentiel, j'ai gagné en nervosité par rapport à Brit Air, ça va dans le bon sens par rapport notamment aux derniers Verdier. Sur le gréement (mât-aile avec outriggers, ndlr), c'est un choix que j'apprécie. Après, il y a des petites choses que j'aurais faites différemment, parce que chaque skipper a sa propre vision en termes d'ergonomie et d'aménagement, mais on a déjà fait quelques petites modifications pour mettre le bateau à ma main. Et cet hiver, on profitera des deux transats pour préparer et peut-être modifier le bateau en vue du Vendée Globe. Dans quel sens ? Optimiser l'aménagement et insister sur quelques points sur lesquels la construction s'est faite rapidement, par exemple les ouvertures à l'intérieur du bateau ne sont pas aussi grandes que j'aimerais pour pouvoir passer, ça avait été fait parce que des moules étaient disponibles dans l'atelier chez CDK quand ils ont construit le bateau. Pareil pour les dérives. Mais aujourd'hui, le bateau me convient largement, il faut d'abord que j'apprenne à le maîtriser dans toutes les conditions au large. |
Avec Christopher, on était plutôt habitués à des plans Finot, là, c'est un peu différent, il faut qu'on ait des sensations, ça veut dire beaucoup de navigation et de confrontations, on est encore dans le stade d'étude et de comparaison avant d'aller plus loin pour d'éventuelles évolutions. Après, il ne faut pas non plus tout changer, on va se retrouver assez vite à moins d'un an du Vendée, à un moment, il faut respecter des choix techniques pour naviguer et fiabiliser le bateau, parce que le Vendée, il faut avant tout le finir."
La Transat Jacques-Vabre: "Pas là pour faire de la représentation"
La Jacques-Vabre en bref
La Transat Jacques-Vabre, créée en 1993, fête cette année sa dixième édition. Au départ en solitaire, la course bisannuelle devient dès 1995 en double, reliant Le Havre à Carthagène, en Colombie. Salvador de Bahia devient port d'arrivée en 2001, puis Puerto Limon (Costa Rica) en 2009. Cette année, la course s'élancera le 30 octobre, elle est ouverte à la classe Imoca (monocoques de 60 pieds), avec 13 bateaux engagés (14 si Erwan Tabarly et Jean Le Cam confirment leur participation), la Class 40 (monocoques de 40 pieds), avec 16 bateaux au départ, et la classe Multi50 (multicoques de 50 pieds), avec 7 tandems inscrits.
"C'est ma première grosse course sur le bateau. L'objectif, c'est d'aller chercher le podium. Avec Christopher et Banque Populaire, on a des objectifs assez élevés, on a un bon bateau, une super équipe, un sponsor fidèle dans la voile, on n'est pas là pour faire de la représentation. Mais bien sûr, il y aura aussi l'objectif d'être de l'autre côté. La Jacques-Vabre n'est pas une course qui me réussit pour l'instant: deux abandons, une septième place, il y a moyen de faire beaucoup mieux ! Donc je vais être très humble parce que pour l'instant, j'ai eu quelques petits soucis. C'est important de traverser car la transat retour (course en solitaire qualificative pour le Vendée Globe, ndlr) m'intéresse aussi beaucoup en termes d'expérience, ce sera mon premier gros entraînement en solitaire, il n'y en aura pas beaucoup d'ici le Vendée, parce qu'il n'y aura pas de Transat anglaise en solitaire. Les mieux préparés pour cette Jacques-Vabre sont ceux qui ont des bateaux de dernière génération et qui ont eu le temps de naviguer. Je pense à Jean-Pierre (Dick) qui a eu la chance de faire la Barcelona World Race et le talent de la gagner, il a fait un grand pas en vue de sa préparation au Vendée Globe, il a l'air serein sur l'eau et de bien connaître son bateau. Sur la Jacques-Vabre, ce sera un équipage redoutable avec Jérémie (Beyou) qui a les dents longues cette année. Je pense aussi que Vincent (Riou) a beaucoup navigué cette année, il a pris le temps de bien prendre son bateau en main et a souvent été aux avant-postes lorsqu'il a été confronté aux autres bateaux. Après, il y a Marco (Guillemot), Kito (de Pavant), Mike (Golding) qui va aussi être très vite dans le coup, peut-être pas sur la Jacques-Vabre parce qu'elle arrive très tôt dans sa préparation. Et aussi François (Gabart) qui a déjà beaucoup navigué sur mon bateau, l'ancien Foncia, dont le sien, Macif, est très proche, il ne sera pas là lui non plus pour faire de la représentation. Les bateaux sont quand même assez proches, notamment ceux que leurs skippers ont eu le temps de faire évoluer, et quand on est au large, c'est différent. On l'a vu l'an dernier sur le Rhum: avec Brit Air, aux entraînements, on était rarement devant à l'arrivée des petits parcours, par contre, on était à l'aise dans la maîtrise du bateau, et ça s'est ressenti au large (deuxième place derrière Roland Jourdain, ndlr)."
Le choix de Christopher Pratt: "On a appris ensemble"
"Christopher m'avait fait part de sa disponibilité, je l'avais coché dans ma «short-list». Je voulais quelqu'un qui soit disponible très vite et connaisse bien l'Imoca. Parce que ne connaissant pas le bateau sur lequel j'allais naviguer, je ne voulais pas passer du temps à apprendre à l'autre à le connaître, du coup on a appris ensemble. Il était disponible tout de suite et pour tout l'été. Il a fait une belle Route du Rhum l'année dernière, il avait bien navigué sur un bateau pas facile. On s'est connus sur le Challenge Espoir Crédit-Agricole que j'ai gagné, il faisait la sélection, il l'a gagnée deux éditions après, on avait navigué l'année suivante en équipage sur le Figaro, depuis, on était restés en contact et on s'entend très bien. On a réparti un peu les tâches, comme je l'avais déjà fait avec Fabien (Delahaye) sur l'AG2R (victoire à la clé, ndlr), ça avait plutôt bien fonctionné: moi je serai un peu plus concentré sur la météo, la stratégie, lui sur la performance et la gestion du bateau. J'aime bien le format en double, ça permet de tirer un peu plus sur le bateau. Et quand on est tout seul, on a parfois tendance à prendre de mauvaises habitudes, c'est pas mal d'avoir de temps en temps un oeil extérieur. J'avais l'habitude jusqu'ici de le faire avec Nicolas Troussel qui avait cet oeil un peu critique et technique, Christopher a aussi ce côté. Pour une première grande course avec ce bateau, c'est bien de le faire à deux parce qu'on va pouvoir voir ce qu'il a dans le ventre et se tirer la bourre avec les petits copains." |
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Le passage de Brit Air à Banque Populaire: "Il ne faut pas que je déçoive"
"Ce qui change, c'est de faire la route Lorient-Port Laf'-Lorient ! (La base de Banque Populaire est à Lorient, le skipper habite près de Port-la-Forêt, ndlr). Plus sérieusement, le fonctionnement change, puisque, avec Brit Air, j'étais à la fois skipper et gérant de ma société. Là, je n'ai que la casquette de skipper, donc que le côté sportif et la discussion avec l'équipe technique. Il y a une grosse équipe, beaucoup de compétences qui sont utilisées à la fois sur le maxi-trimaran et le monocoque, du coup, quand on a eu nos problèmes techniques, on a tout de suite eu des forces vives pour nous filer un coup de main. Il y a un sponsor qui est dans le monde de la voile depuis longtemps, qui a connu des défaites et des grandes victoires, qui fait confiance, c'est intéressant. J'avais un sponsor plus local, plus «Baie de Morlaix», là, je passe à un projet plus classique avec un gros sponsor derrière, à l'échelle de Groupama. Donc il y a des attentes derrière, et un gros programme à venir, avec la Jacques-Vabre pour moi, le Jules-Verne (avec Loïc Peyron aux commandes, ndlr) qui, j'espère, va bien se passer, puis en 2012, le Figaro (avec Jeanne Grégoire), le Tour de l'Europe, les Jeux olympiques et le Vendée Globe, il y a de quoi faire ! Est-ce que j'ai plus de pression ? Il y aura sûrement un peu de pression sur la première course. J'ai été sélectionné, après avoir été en lice avec d'autres concurrents (en finale avec Jérémie Beyou, ndlr), donc il ne faut pas que je déçoive, je dois montrer que le choix était le bon. Mais toutes les conditions sont réunies, j'ai le temps pour le faire, et il ne faut pas oublier que l'objectif n°1, c'est le Vendée Globe. J'ai eu la chance d'en finir un (deuxième en 2008-09), on sait où on va."