Temps bénis... A l'équinoxe, viennent s'ajouter des nuits de pleine lune ou le satellite de la terre, à son périgée, diffuse une lumière intense. Pour l'une des deux seules fois de l'année, le soleil se lève exactement à l'est et se couche à l'ouest. Parfait équilibre autrement plus immuable que les caprices des vents qui vont réserver encore quelques chausse-trappes aux navigateurs avant leur arrivée à Barcelone. En tête de flotte, le vent devrait mollir de manière significative en arrivant sur l'archipel des Canaries. La remontée le long des côtes marocaines devrait être particulièrement longue et tordue pour les deux équipages de tête. Seule consolation, le jeu est encore (un petit peu) ouvert. En lutte pour la quatrième place, Estrella Damm et Neutrogena sont toujours aux prises avec le front ondulant qui joue avec leurs nerfs. A peine pensent-ils être sortis de ses griffes qu'il remonte un peu vers le nord et les enserre de nouveau dans ses calmes. Pour toute la flotte, il sera temps de remonter vers le nord. Dans l'hémisphère sud, les nuits vont prendre le pas les jours et ce d'autant plus nettement que l'on approchera des hautes latitudes. A la latitude du cap Horn, on a déjà environ 14 heures de nuit dès la moitié du mois d'avril. Une raison de plus pour gagner au plus vite au nord : en s'éloignant de l'hiver austral, on gagne en température, comme en nombre d'heures de jour. L'équilibre nord sud, une fois de plus, est rompu.
@ bord de GAES : Nous sommes au reaching sous un ciel dégagé et une lune pleine. C’est humide sur le pont avec de nombreux poissons-volants qui se joignent à nous dans notre remontée vers le Nord. Nous sommes incapable de naviguer à 100% à cause de nombreux menus travaux à réaliser lorsque le vent se calmera d’ici quelques jours. Mais pour l’heure nous faisons de bons progrès vers notre prochaine étape : le Pot au Noir. C’est agréable de savoir que ceux de devant ont dû passer dans une zone de transition avec des petits airs. Cela veut dire que nous réduisons la distance chaque heure. Mais est-ce suffisant pour faire la différence ? L’avenir nous le dira … Les Filles de GAES