Le mât du 60 pieds espagnol, qui occupait la 11è position de la flotte s’est brisé sur la moitié de sa hauteur. Les deux co-skippers n’ont pas demandé assistance et progressent désormais sous voilure réduite, trinquette et un petit bout de grand voile, à 7-8 nœuds vers Wellington. Juan Merediz et Fran Palacio étaient pointés à 290 milles du port de la capitale néo-zélandaise hier soir après le démâtage.
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La queue de flotte n’a en effet pas été épargnée par le train de dépressions qui circule d’Ouest en Est sur tout le Pacifique Sud. Elles viennent s’engouffrer dans les eaux de la mer de Tasmanie où les équipages essuient depuis hier une succession de coups de vent. We Are Water, la lanterne rouge de la flotte, a été fortement malmené par une violente vague qui s’est engouffrée à l’intérieur du bateau, provoquant une panne générale de l’électronique et de l’informatique, l’obligeant à se mettre à la cap pendant plusieurs heures. On le sait, depuis plus de 24 heures, les conditions se sont considérablement renforcées pour l’ensemble de la flotte. C’est sport et c’est musclé ! La brise est au rendez-vous avec des vents de 30 nœuds établis propices à avaler les milles. Pour autant, les équipages redoublent de vigilance pour éviter le risque de l’avarie sur la route du cap Horn, et adaptent la voilure aux variations du vent.
@ bord d'Estrella Damm
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Frayeur sur Virbac Paprec 3!
Holà, J’ai rêvé que We are Water avait cassé ses deux dessalinisateurs ! On aurait été bien embêté au niveau des médias. Sinon dans la réalité et sans hallucination, moment de frayeur à bord à la barre du Virbac Paprec 3 lorsque je vois à travers la bulle un groupe de mammifères marins de taille très supérieure à des dauphins et que j'estime à une quinzaine de mètres émerger à quelques dizaines de mètres de l'étrave pour replonger aussitôt en direction de la quille. Je m'accroche au bateau d'une main, la barre de l'autre et ferme les yeux. Le bateau est poussé par la vague à plus de 20 noeuds. Je m'attends à un bruit terrible et un arrêt brutal, mais rien de tout cela, l'eau m’ouvre le passage et les bêtes se sont évaporées.
Je vais peut-être aller me faire un petit thé biscuit... À bientôt JP
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Surf et Excès de vitesse pris au radar sur Neutrogena
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Dans leur message de la nuit, Boris Hermann et Ryan Breymaier confient avoir fait des surfs à 30 nœuds ( deux ris, solent), puis à 27 nœuds (1 ris génois dans 25 nœuds).
À bord de Neutrogena nous avons décidé il y a quelques jours de prendre la dépression avec beaucoup de décontraction, car c’est notre dernier obstacle avant d’entrer dans l’océan Atlantique. Quoique soit la réduction de voilure, le bateau continue à naviguer vite et encore plus vite, comme s’il était excité de rattraper Renault Z.E. Nous avons donc navigué hier avec deux ris dans la grand-voile et le solent. La vie à bord était facile alors même que nous avons tapé, sous pilote, les 30.3 nœuds au GPS. Depuis la brise s’est affaiblie un peu et nous avons enlevé un ris et mis le génois. Nous surfons à 27 nœuds avec une brise de 25 nœuds. C’est génial comme tout est facile, le bateau est tout content et, même lorsque vous le poussez, il est presque impossible d’aller plus vite. |
Nous sommes en ligne droite pour la prochaine porte et pour le Horn. Il semble que nous allons naviguer de la même manière ces trois prochains jours, puis une journée de transition avec un empannage et enfin un vent de NO qui s’accélère le long des côtes chiliennes jusqu’au Horn. Une ETA à six jours. Après j’espère que nous pourrons nous sécher et prendre soin de nous…
De son côté, Renault ZE s’accroche à son fauteuil de trois et affiche désormais 33 milles sur Neutrogena. Pachi Rivero et Antonio Péris gagnent encore la palme de la plus forte progression sur 24 heures avec 411 milles au compteur.
Mais le match reste très serré dans ces conditions, puisque les deux bateaux, Renault ZE et Neutrogena, se sont succédés hier en l’espace de 15 minutes à la porte de milieu du Pacifique. Ils entament leur descente vers l’ultime porte et le cap Horn sur la face nord de la dépression ex-Atu, en route pour le cap Horn, où les deux premiers sont attendus demain. Ils approchent du rocher noir, le cap tempête, sur une route assez nord, qui doit leur permettre de redescendre et de garder la marge de manœuvre devant eux dans du nord-nord ouest attendu le long des côtes chiliennes.
Virbac-Paprec 3 est attendu demain à 11h, à l’heure de cette visio-conférence. Les dernières ETA envisagent par ailleurs un passage de MAPRE demain après-midi, vers 15 heures.