470 milles pour les premiers, 492 pour les seconds à la vitesse moyenne de 17,7 nœuds sur les dernières 24 heures… Les duos de tête, engagés dans une remontée des latitudes pour s’acquitter du passage obligatoire au nord de la deuxième porte de sécurité du Pacifique Sud, n’ont visiblement pas fini d’allonger la foulée dans des vents d’ouest de 20 nœuds qui vont encore forcir dans les prochaines heures. De quoi aussi franchement passer, en l’espace de 24 heures, sous la barre symbolique des 10 000 milles à parcourir pour rallier Barcelone. Cela ne fait plus l’ombre d’un doute : Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron ont bien trouvé un partenaire de taille et au meilleur niveau. Depuis qu’ils ont rejoint le Pacifique Sud, Iker Martinez et Xavi Fernandez, qui n’ont pas fait d’escale à Wellington, ne cessent en effet de grappiller des milles sur les maîtres du jeu. Gare donc à MAPFRE la menace, plus que jamais en bonne position pour s’emparer du pouvoir !
Dans le sillage de ces solides et incontestés leaders, Renault ZE, qui accuse ce jeudi matin 935 milles de retard, progresse dans un autre système météo. Pachi Rivero et Tonio Piris suivent par conséquent une route très différente. Calés aussi au niveau des 49°S, ils ne plongent pas jusqu’au 54° S pour aller chercher les vents favorables qui tournent dans cet hémisphère dans le sens antihoraire en bordure d’anticyclone : ces mêmes vents qui ont propulsé les premiers de porte en porte à belle cadence. Les Cantabriques, en pleine zone de transition, doivent aussi se méfier de leurs poursuivants immédiats. Sur Neutrogena, Boris Hermann et Ryan Breymaier, décalés au nord pour couper au plus court vers la deuxième porte, gagnent du terrain.
Quant aux deux inséparables bateaux rouges, leurs sillages se séparent ce matin. Estrella Damm met du sud dans sa route : cap au 88 avec la ferme intention de s’écarter le plus possible de la trajectoire du cyclone tropical Atu. Ce dernier doit son nom aux Vanuatu, ces îles paradisiaques du Pacifique sud, où il s’est formé le week-end dernier. Pepe Ribes et Alex Pella prennent le parti de tracer, à 5 nœuds, leur chemin dans des petits airs contraires. De son côté, Groupe Bel semble rester dans l’expectative avant de choisir d’ici quelques heures la stratégie à adopter pour échapper aux foudres, aux vents et à la mer, générés par ce phénomène cyclonique.
A noter aussi parmi les mouvements de flotte significatifs de la nuit, la bataille qui oppose, pour la 8è place, les garçons d’Hugo Boss aux filles de Gaes Centros Auditivos. A égale distance par rapport à l’arrivée, d’un bord à l’autre, les équipages livrent un autre duel propice à de nombreux rebondissements. Enfin à l’arrière, en périphérie extérieure, dans les quartiers océaniques de l’est Indien, Forum Maritima Catala fait son entrée en mer de Tasmanie. Gerard Marin et Ludovic Aglaor, qui ont couvert 300 milles sur les dernières 24 heures, doivent néanmoins surveiller leurs arrières : Centra Lechera Asturiana infléchit sa trajectoire au sud en quête de vents plus soutenus au niveau des 45° S…
