Les couples se reforment sur l’Atlantique Sud ! D’un côté à l’extrême Sud-Ouest et pratiquement à 1 300 milles plus à l’Ouest que la route directe (sic !), Foncia et Virbac-Paprec 3 foncent vers les Quarantièmes Rugissants à plus de 17 nœuds de moyenne, poussés par un puissant flux de Nord-Est. De l’autre, Estrella Damm et Groupe Bel plongent plein Sud dans des alizés de secteur Est à très bonne vitesse (14 nœuds) et ont largué leurs poursuivants qui ne sont vraiment sortis des vents erratiques du tropique du Capricorne qu’à la mi-journée ce jeudi. Un peu plus loin cette fois, c’est une paire de paires qui naviguent de conserve puisque Mirabaud est suivi à 50 milles par Neutrogena et quelques dizaines de milles plus à l’Est, Gaes Centros Auditivos et Renault ZE se sont sensiblement rapprochés ces dernières heures. Et en queue de flotte, Central Lechera Asturiana n’est pas très éloigné de We are water… |
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Casino royal
Sur le grand échiquier de l’Atlantique Sud, chaque duo a posé ses pions et les coups sont anticipés à cinq jours… Alex Pella et Pepe Ribes n’avaient donc pas trop le choix lorsque les deux voiliers français (alors en tête) se sont détournés vers Recife pour réparer, Foncia sa crash-box, Virbac-Paprec 3 sa barre d’écoute. Estrella Damm a logiquement choisi la voie « conservatrice » de la plus courte distance vers le but, alors qu’il n’y avait pas d’ouverture sur sa droite. Et ses poursuivants directs tels Groupe Bel ou Mirabaud ne pouvaient qu’emprunter le même chemin pour des raisons tactiques et stratégiques. En revanche, Foncia et Virbac-Paprec 3 repartant avec plus de 100 et 200 milles de décalage en latitude mais surtout en étant près des côtes brésiliennes, pouvaient se permettre d’aller chercher un couloir de vent qui n’apparaissait pas encore lorsque le leader s’engageait au milieu de l’Atlantique.
![]() @ bord de We Are the Water |
![]() @ bord de Central Lecheria Asturiana |
Les jeux ne sont pas (tout à fait) faits
La bonne nouvelle du jour est que les vitesses ont pris un coup de pied aux fesses : dix-huit nœuds pour les trois « périphériques » (Foncia, Virbac-Paprec 3, MAPFRE), plus de douze nœuds pour les « centristes » (Estrella Damm, Groupe Bel, Mirabaud…) même si le cap n’est pas encore direct vers l’île Gough. Les alizés ne sont pas encore aussi favorables pour les quatre retardataires (Hugo Boss, Central Lechera Asturiana, We are water, FMC), mais cela devrait s’améliorer lorsqu’ils auront eux aussi passé le tropique du Capricorne. A mille milles de l’île australe, il est encore trop tôt pour établir la hiérarchie future, mais à ce rythme, Michel Desjoyeaux et François Gabart ont de grandes chances de faire « banco ». Quant à leurs poursuivants, la lutte s’annonce chaude aux abords des Quarantièmes Rugissants !
Reste aussi le paramètre incontournable : le matériel. A trop tirer dessus trop vite par rapport à un tour du monde qui aligne encore plus de 20 000 milles, il peut y avoir casse, avarie ou départ en vrac… « Qui veut voyager loin, ménage sa monture… ». Mais qui passera en tête la première porte des glaces aura au moins l’avantage de l’ascendant psychologique !