Les Espagnols Alex Pella et Pepe Ribes vont logiquement prendre la tête de la course dès ce vendredi après-midi et leur position devient très favorable puisque les deux premiers (Virbac-Paprec 3 et Foncia) se détournent vers Recife et que leurs poursuivants peinent dans une bulle de vents faibles…
Le changement est radical en cette deuxième semaine de mer de cette deuxième édition de la Barcelona World Race ! Un équipage à terre (Président) depuis lundi, un skipper qui n’embarque plus pour des raisons familiales (Hugo Boss), des voiles qui se perdent (We are water) ou subissent de grosses avaries (Mirabaud), et surtout deux « éclopés » (Virbac-Paprec 3 et Foncia) qui n’ont d’autre solution que de faire escale en perdant non seulement le fil de la course (et leur leadership), mais aussi probablement une journée et le choix de leur route après avoir réparé… Et tout cela au moment où l’anticyclone de Sainte-Hélène change son fusil d’épaule ! En effet, la difficulté qui se présente pour le prochain leader espagnol est bien cette évolution météorologique prévue pour la semaine à venir : les hautes pressions se dégonflent, se décalent vers l’Est et se scindent en deux morceaux.
|
|
|
La logique de la régate voudrait que celui qui mène la danse donne la voie à suivre, seulement le phénomène est passager c’est-à-dire que « l’ouvreur de piste » devrait plutôt opter pour le chemin plus long mais plus rapide du côté du Brésil, tandis que les retardataires pourraient fort bien suivre la route directe qui fait gagner près de 500 milles ! Alors pour le peloton, le choix est encore plus délicat. C’est donc un round d’observation qui s’annonce ce week-end, chacun analysant attentivement le cap suivi par ses prédécesseurs… et ses poursuivants.
Dissémination artificielle
La flotte étant désormais scindée en quatre groupes avec des isolés intercalés, il devient de plus en plus complexe pour les navigateurs de concilier la stratégie à long terme (une semaine à dix jours) c’est-à-dire la trajectoire qui engage le bateau sur une voie peu modifiable au fil des heures, et la tactique (un à deux jours) qui consiste à contrôler ses concurrents devant et à surveiller ses adversaires derrière, en se plaçant entre eux et le cap de Bonne Espérance pour suivre leur mouvement et au minimum subir les mêmes conditions météorologiques si celles-ci changent dans le temps. Or, le choix au moins pour le « club des cinq » (Estrella Damm, MAPFRE, Groupe Bel, Mirabaud, Neutrogena) doit se faire avant le 15°S, car après il deviendra impossible (au risque de perdre énormément de terrain) de changer d’option… Sachant que les deux « Brésiliens » (Virbac-Paprec 3 et Foncia) repartiront de toute façon sur la voie le long des côtes sud-américaines, le dilemme est conséquent pour les prochains leaders espagnols qui ont pour mission de donner le nouveau tempo…
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !