C'est à plus de 14 noeuds de moyenne, 14,2 précisément, que Jean Le Cam et Bruno Garcia ont toute la nuit déboulé tribord amure pour parer l'archipel de Madère, bien décalé dans l'est, afin d'éviter de se faire pièger par les dévents des hauts sommets des îles. Depuis leur virement de bord hier soir dans le passage du front, Président, fort à son avantage dans les petits airs de la Méditerranée, au contact d'un groupe de chasse performant au plus près du vent passé Gibraltar, démontre depuis la tombée de la nuit ce qu'il sait faire aux allures portatives dans du vent soutenu, 20 noeuds et plus de secteur ouest.
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Avec 223 milles parcourus ces dernières 24 heures,il est le monocoque le plus glouton de toute la flotte. "Le bateau va bien", comme aime à le souligner avec un laconisme chargé de sous entendu Jean Le Cam, mais l'application du duo Breton-Catalan à le faire marcher vite impressionne. Les voilà plus que jamais en chasse des 4 voiliers de tête. Entrés en Atlantique avec un déficit de près de 200 milles, ils ont ce matin réduit la distance à 123 nautiques d'avec le leader Virbac Paprec 3. Le duo Germano Américain Hermann et Breymaier sur Neutrogena, longtemps loin devant l'étrave de Président, pointe ce matin plus de 30 milles derrière Bruno et Jean. |
Passé Madère, une guerre de positionnement en vue du passage d'un autre archipel, celui des Canaries, se met en place. Les deux leaders Virbac Paprec et son poursuivant Foncia revenu à 13 milles, filent plein sud pour passer au vent des îles. Bruno Garcia et Jean Le Cam, les plus "orientaux" de la flotte vont devoir choisir un passage au milieu de l'archipel, au moment ou l'anticyclone remonte et menace la flotte de ses calmes. Après la longue chevauchée de la nuit, place à la tactique et au jeu, car ainsi que le soulignait Loïck Peyron lors du passage à Gibraltar ; "En voile, il faut aussi un peu de chance..."
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