Et ça continue à bosser dur à la table à carte. A chaque nouveau fichier, une analyse, une interprétation, puis plusieurs nouveaux routages. Mais pas vraiment de ligne conductrice qui en ressort. Alors on se marque autour de la route directe, en attendant des opportunités et plus de lisibilité dans les systèmes météos.
On se marque, oui, mais pas tout-à-fait assez… Telefonica vient de nous repasser devant en distance au but, à la faveur d’un petit décalage au nord grâce auquel il a touché quelques nœuds de vent en plus. Un peu vexant. Mais il faut bien faire avec ce que l’on a, et on essaie de tirer le maximum de vitesse de Groupama 4, avec le vent que l’on touche. Sur le pont, ça règle en permanence. Plus ou moins de dérive, trinquette ou pas trinquette, pincement des safrans, grand-voile, gennaker… Il n’y a pas grand-chose à rester longtemps en place. En attendant notre heure.
Ce soir, c’est Chili Con Carne, à bord de Groupama 4. Des nouveaux plats achetés aux Etats Unis. Non pas que les autres étaient mauvais, mais dans ce domaine, la variété est notre alliée. Alors on est parti d’Alicante avec une base, et on a renouvelé le stock à plusieurs reprises lors de nos escales avec des plats différents. En nouvelle Zélande notamment, puis dernièrement à Miami. Mais il n’empêche. Voilà sept mois que l’on se nourrit avec de la nourriture lyophilisée, et pour tout dire, on sature. Quel que soit le plat, il y a toujours ce petit arrière gout distinctif qui suffit à lui seul à effacer toute notion de plaisir. Tout à l’heure, j’ai entendu ce lapsus assez révélateur !
« C’est bon, ce plat, ça n’a pas de goût ! »
Et voilà donc une nouvelle marque de reconnaissance qui fait son apparition sur Groupama 4 : l’absence de goût. C’est vrai que sans goût, pas de déception possible, ni de mauvaises surprises !
Bonne journée et bon appétit !
Yann