27/03/2012 VOLVO OCEAN RACE 2012 : PUMA S'ACCROCHE DERRIERE GROUPAMA

27/3/12

27/03/2012 VOLVO OCEAN RACE 2012 : PUMA S'ACCROCHE DERRIERE GROUPAMA
Groupama est toujours en tête, toujours en route vers le sud-est. Il vient de passer la limite est des glaces à 06h35 UTC. « Quand nous aurons atteint ce point, le parcours sera libre jusqu’au Cap Horn, » nous dit Yann Riou. Qui nous fait aussi un tour du propriétaire hilarant à l’intérieur du bateau vert.
 

"Je me suis surpris à avoir une conversation sérieuse avec l’un de mes compagnons, assis à moins de deux mètres de moi sur son seau !"

Mise à jour : Groupama 4 a passé la limite est des glaces à 06h35 UTC. 

Par Yann Riou, équipier média, Groupama sailing team


Flirt avec la porte des glaces

Devant nous, à environ 80 milles, le point le plus est de la « porte » des glaces. Cette porte, qui n’en n’est pas vraiment une, est en fait une limite au sud de laquelle l’organisation de course nous interdit de naviguer. Par mesure de précaution, rapport aux icebergs susceptibles de se trouver dans les parages.

Quand nous aurons atteint ce point, le parcours sera libre jusqu’au Cap Horn.

Côté course, on a volontairement décidé de lever le pied aujourd’hui. La mer est toujours croisée, et ne permet pas d’accélérer sereinement. C’est un peu frustrant, mais on joue toujours la carte de la prudence, et tant pis pour les milles concédés à notre concurrent direct.

En plein contraste avec le paysage grandiose qu’on l’on peut observer sur le pont, l’intérieur du bateau, sombre et misérable.

La cuisine. Optimisée pour entrer d’abord dans l’espace qu’on a bien voulu lui accorder, elle est certes assez fonctionnelle, quoique minimaliste. Elle est en revanche truffée de coins, de recoins, d’angles et de protubérances, qui sont autant de pièges pour les restes de nourriture éparpillés au gré des mouvements du bateau. Impossible à nettoyer, sauf à y aller au jet d’eau ! Au final, l’ensemble s’apparente à une culture de bactéries, qui n’attendent qu’un peu de douceur pour se développer.

Les bannettes, humides ou mouillées, c’est selon, par un cocktail d’eau de mer, de condensation et de transpiration. Il faut savoir que chaque bannette et son sac de couchage sont partagés entre deux équipiers. Seule la bannette du media man, le bien heureux, est attitrée. En revanche, cette bannette est entourée d’un certain nombre de pièges, comme par exemple des petites trappes d’aération par lesquelles l’eau a vite fait de s’engouffrer. 

J’en ai fait la triste expérience la nuit dernière. Et trois ou quatre litres d’eau de mer à six degrés sur le coin de la gueule, quand tu dors, sont tout, sauf l’assurance d’un réveil dans la bonne humeur !

L’eau de mer, qui curieusement dans la région, a tendance à s’infiltrer de manière assez improbable par des endroits que l’on qualifiait de secs il y a encore une semaine. Au final, de l’eau sur le sol, en très petite quantité, mais partout. Au vent et sous le vent, devant et derrière. Une eau qui prend vite une couleur qui laisse à penser qu’un bon coup de propre ne serait pas du luxe.

Au final, seules les toilettes sont propres et sèches ! A l’avant de la cloison de mât, il serait dangereux de s’y attarder dans ces conditions, à cause des impacts du bateau dans les vagues, plus marqués à cet endroit. 

Alors on ne les utilise pas et on se débrouille comme on peut. De toute manière, on a fait une croix sur toute forme d’intimité depuis un moment déjà. À tel point que je me suis surpris à avoir une conversation sérieuse avec l’un de mes compagnons, assis à moins de deux mètres de moi sur son seau ! Il avait pourtant l'air bien occupé, mais cela n’avait pas l’air de le perturber, ni lui, ni moi d’ailleurs.

C’est peut-être aussi un petit peu ça, aussi « Life at the Extreme » ?

Bonne journée,

Yann

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