Comme prévu au large des côtes portugaises où l’anticyclone des Açores et son cortège de zones de calmes occupent la place, la flotte de la Solidaire du Chocolat s’est éclatée dans tous les sens. Près de 200 milles en latitude séparent désormais Poèmes Bleus (Prochasson-Galland), perché au nord-ouest d’Initiatives-Alex Olivier (De Lamotte-Galfione) le plus décalé au sud. Le premier, pointé encore aux avant-postes hier, a dégringolé dans les classements, dont les honneurs reviennent à présent au duo d’Agir-Recouvrement (Le Diraison-Hardy).
Après une bonne journée de glisse, c’est bientôt reparti pour un tour au royaume des caprices du vent avec des vitesses de progression qui menacent de prendre très vite du plomb dans l’aile. La faute à une dorsale anticyclonique, qui s’apprête à piéger les équipages dans les mailles de ses filets isobariques trop distendus pour générer de premiers écarts significatifs entre les nordistes, les sudistes, ou encore les partisans de la balle au centre : les Reporters du large de Geodis (Amedeo-Tripon) et le double mixte de Looking for a Sponsor (Criquioche-Renken).
Au sud, du nouveau
Pour l’heure, les évolutions du vent sourient au petit groupe qui a plongé et dévalé les latitudes au large des côtes portugaises : Agir Recouvrement-Bureau Veritas, bien accompagné par Aquarelle.com (Bestaven-Drouglazet), Jack in the Box (Le Claquin-Aglaor) ou encore Eole Generation-GDF SUEZ (Rogues-Delesne), placé en embuscade. Tout ce petit monde a repris du terrain, du poil de la bête dans les classements, et évolue dans un mouchoir de 6 milles. C’est dire si la partie reste très serrée et ouverte. Vitesses similaires, même concentration à la barre, et même souci de précision dans les réglages : la tactique fine l’emporte sur fond de bataille de positionnement stratégique.
Ne pas perdre le Nord
L’art de la trajectoire, voilà l’enjeu qui domine depuis le début de la course marquée par des conditions aussi clémentes que tordues. Dans ce contexte casse-tête, chacun voit midi à son étrave pour passer au plus vite de l’autre côté de cette vaste zone de molle. Plus au Nord, on prend son mal en patience, à l’instar du couple franco-allemand de Mare, grand animateur de ce début de course, qui voit les autres revenir en force. « Il s’agit de traverser cette petite dorsale particulièrement compliquée avant nos concurrents, et aller chercher du vent frais de l’autre côté », a confié aujourd’hui Jorg Riechers à son équipe. « On investit aujourd’hui pour toucher les dividendes à partir de demain ! Actuellement, nous avons entre 3 et 7 nœuds de vent de Nord - Nord-Est, très variable en direction et en force. »
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