"Brad Jackson, de PUMA, avait dit à Thomas Coville : "Si vous nous laissez gagner cette étape, on vous laisse gagner à Lorient." Thomas avait répondu : "Il n’y a pas moyen !" et je crois que c’était la bonne réponse."
« La plupart d’entre nous sont encore un peu inquiets au sujet des gars derrière, » répond Martin Krite, numéro un à bord pour Groupama sailing team.
Pas de réjouissance donc pour le Suédois, qui avoue que « Telefónica navigue très, très bien. Ils sont déjà revenus par le passé. Rien n’est sûr jusqu’à l’arrivée. »
Si rien n’est joué, les hommes de Franck Cammas ont vaincu une difficulté majeure la nuit dernière : après leur virement, ils ont touché du vent plus faible et ont ralenti. Telefónica, deuxième, leur a alors repris jusqu’à 75 milles. Mais à 13h UTC aujourd’hui, l’hémorragie a cessé et 108 milles séparent les Français des Espagnols.
Désormais, la situation météo semble être l’alliée des Français : l’anticyclone du Pacifique sud se déplace vers l’est, les emmenant avec lui dans un vent d’est-sud-est d’une vingtaine de nœuds.
Derrière, Telefónica, PUMA Ocean Racing, troisième, et CAMPER with Emirates Team New Zealand, quatrième, ralentissent à l’approche de la pointe nord de la Nouvelle-Zélande. Abu Dhabi Ocean Racing, cinquième, et Sanya, sixième, en profitent pour revenir : ils ne sont plus qu’à 250 milles des leaders.
« Tout peut se passer, » confie Andrew Cape, navigateur de Telefónica. Principal obstacle à la victoire française, le bateau bleu reste confiant – mais leur principale chance pour revenir en tête de course leur a échappé hier soir à minuit, quand les Français ont touché la brise en premier.
« Ils ne sont qu’à 100 milles et on a la côte néo-zélandaise à descendre. Il y a encore des opportunités. Rien d’énorme, mais il y a encore des chances. »
Les routages sont cependant favorables à Groupama, qui devrait atteindre le Cap Nord au nord-est de la Nouvelle-Zélande demain autour de 12h UTC, six à huit heures avant ses concurrents.
Groupama est attendu samedi dans la mâtinée à Auckland.
« On a tous hâte de franchir la ligne d’arrivée, » continue Krite. « C’est comme un enfant de 10 ans à l’approche de Noël. On veut juste y arriver.
« Les gens adorent la voile en Nouvelle-Zélande et c’est pour ça que cette étape est si spéciale. Sur les pontons en partant de Sanya, tout le monde avouait avoir vraiment, vraiment envie de la gagner.
« Brad Jackson, de PUMA, avait dit à Thomas Coville : "Si vous nous laissez gagner cette étape, on vous laisse gagner à Lorient." Thomas avait répondu : "Il n’y a pas moyen !" et je crois que c’était la bonne réponse. »
ETA du premier bateau : 10 mars 2012 à entre 06 et 12h UTC à Auckland