Partis en deuxième position dans le sillage des Espagnols de Telefonica, Franck Cammas et son équipage ont pris la tête de la flotte. La première partie jusqu'au Détroit de Luçon (660milles) s'annonce technique.
VOR SANYA VOR LEG 4 AndrŽs Soriano
Selon un scénario étonnant, les six concurrents de la Volvo Ocean Race se sont donc élancés de Sanya de façon décalée, «Telefonica» ouvrant la voie et «Puma» fermant la marche, 39 minutes après le départ du leader espagnol. Heureusement pour les Américains, il y avait entre trois et cinq noeuds de vent au moment du top départ pour «Telefonica» (minuit heure française). La flotte a donc été ralentie et un peu compressée.
Nuit de Chine pas câline
Après cette séquence un peu tordue dans les premiers milles, le vent de secteur Nord Est est progressivement rentré après les reliefs de l'île Hainan, avec de la pluie en prime. «Une vingtaine de noeuds, le tout accompagné d'une mer de face. En clair, on en a pris plein la tronche. L'intérieur du bateau est humide, les cirés trempés. C'est à chaque fois surprenant de constater l'inconfort total de ces bateaux à ces allures (débridées)», écrivait Yann Riou depuis «Groupama 4». «Nuit de Chine, nuit câline»: ce n'était pas le programme proposé aux équipages vite plongés dans le vif du sujet sur une mer gondolée. Franck Cammas et son équipe ont bien négocié cette entame et ont pris le commandement de la flotte devant les Néo-Zélandais de «Camper», positionnés à leur vent. Ces deux bateaux ont allongé la foulée au débridé tandis que le leader «Telefonica», «Abu Dhabi» et «Puma», à une douzaine de milles de ce duo, pointaient plus haut pour se caler dans le nord de la flotte.
Foxall: «Bien positionnés»
Après seulement quelques heures de course, l'écart en latéral était assez important. L'Irlandais Damian Foxall, chef de quart à bord de Groupama, se montrait plutôt satisfait de cette entrée en matière humide. «On a eu un peu plus de 20 noeuds mais surtout, c'était au reaching. Il y avait une bascule de vent à aller chercher et dès qu'on abat avec ces bateaux, ça mouille très vite... Maintenant, on est plutôt bien positionnés après avoir fait de la vitesse. Cet après-midi (hier), on est le bateau le plus est, au milieu de la flotte», précisait l'Irlandais francophone. Compte tenu des nombreux pièges météorologiques sur la route dans la progression vers le détroit de Luçon à 600 milles, la hiérarchie risque de fluctuer dans cette étape qui s'annonce technique. Sous les grains, il va falloir jouer avec les bascules et les variations de la brise en intensité. Mais en mer de Chine, Cammas et ses équipiers très motivés sont bien entrés dans cette 4e étape.Le pointage, hier à 17h: 1. Groupama4 à 5.039 milles de l'arrivée à Auckland; 2. Camper à 1,7 mille du premier; 3. Abu Dhabi à 6,3m; 4. Telefonica à 7,6m; 5. Sanya à 12,4m; 6. Puma à 21,1m.